PARIS, 10 mars (Reuters) - Le "grand débat national" lancé en France pour répondre à la crise des "Gilets jaunes" entre dans une deuxième phase qui se terminera en avril par des propositions concrètes, indique Le ministre des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD).

Sébastien Lecornu, chargé avec la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Emmanuelle Wargon d'animer cette concertation nationale lancée le 15 janvier dernier, ne se prononce pas précisément sur les mesures qui pourraient être annoncées par le président Emmanuel Macron.

Il se borne à dire qu'il "faut continuer avant tout à baisser les impôts" et évoque une révision de la loi sur la décentralisation.

"Nous devons tourner la page de dix années marquées par le goût du gigantisme, dont la création des très grandes régions a été un des symboles", déclare-t-il au JDD. "Il faut réhabiliter léchelon départemental et la commune. Il faudra rouvrir le dossier de la loi NOTRe", indique-t-il.

La loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), votée sous la présidence de François Hollande, vise notamment à renforcer les compétences des régions.

La République en Marche (LaRem), la formation qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir, devrait se montrer plus précise dimanche en annonçant ses propositions pour faire suite au grand débat. Elle proposera de réindexer les retraites sur l'inflation et des lois d'initiative citoyenne, a annoncé son délégué général au journal Le Parisien.

Quatre conférences thématiques nationales réunissant syndicats, élus et associations, doivent dans un premier temps se tenir les 11 et 13 mars à Paris.

Le "grand débat" a permis d'organiser 10.000 réunions en deux mois, 1,4 million de contributions sur la plate-forme créée pour l'occasion, tandis que 16.000 cahiers de doléances ont été déposés dans les mairies, indique Sébastien Lecornu au JDD.

"Nous entrons dans une deuxième phase qui se prolongera jusquen avril. Il y aura des conférences nationales thématiques, puis des conférences citoyennes régionales [dont une qui rassemblera spécifiquement les 18-25ans] avec jusquà 100 citoyens tirés au sort", explique-t-il.

Le débat parlementaire prendra le relais début avril. Emmanuel Macron clôturera ensuite les débats et "précisera sa vision en donnant les grands axes de réponse et le sens de la direction à suivre pour le gouvernement", poursuit Sébastien Lecornu.

"Après le temps du débat, après le temps du constat, cette prise de parole marquera le temps des propositions et de laction, qui se déploieront jusquà lété", précise le ministre des Collectivités territoriales. (Danielle Rouquié, édité par Arthur Connan)