PARIS, 7 décembre (Reuters) - Manuel Valls a estimé dimanche soir que le retour sur le devant de la scène politique française de l'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, qui vient de se faire élire à la présidence de l'UMP, était motivé par une envie de revanche.

"C'est son droit (...) Je respecte l'ancien président de la République", a dit le Premier ministre socialiste sur France 2. "C'est vrai qu'en même temps nous n'avons pas très bien compris le sens de son retour."

"J'ai le sentiment qu'il est mû par une seule idée, la revanche", a-t-il ajouté. "La revanche sur le président de la République(...), à l'égard de ses amis peut-être ; mais j'ai surtout le sentiment qu'il s'agit d'une revanche à l'égard des Français et on ne peut pas préparer l'avenir d'un grand pays comme la France uniquement avec ce sentiment de revanche."

Manuel Valls a estimé qu'il ne lui était en revanche "pas impossible" a priori de travailler avec l'ancien Premier ministre UMP Alain Juppé, rival de Nicolas Sarkozy pour représenter la droite à l'élection présidentielle de 2017.

"Je suis convaincu que nous pouvons nous rassembler souvent sur l'essentiel, sur la défense du pays, sur sa politique étrangère", a-t-il poursuivi.

"Et en même temps, il est bon aussi qu'il y ait des alternatives", a estimé Manuel Valls, pour qui les propositions économiques actuelles de la droite, Alain Juppé compris, remettraient profondément en cause le modèle social français. (Emmanuel Jarry, édité par Elizabeth Pineau)