PARIS, 1er mars (Reuters) - Muriel Pénicaud promet dans une interview publiée jeudi soir par Le Parisien sur son site internet que l'assurance chômage sera réformée sans légiférer par ordonnances, contrairement au code du travail.

Il est vrai que la réforme présentée par la ministre du Travail dans cette interview suit dans ses grandes lignes les termes de l'accord conclu le 22 février par les partenaires sociaux dans ce domaine.

"Nous sommes en phase avec le texte de l'accord", dit-elle. Priée de dire si le gouvernement recourra aux ordonnances pour cette réforme qui constituera, avec l'apprentissage et la formation professionnelle l'un des trois volets d'un projet de loi qui sera présenté en avril en conseil des ministres, elle répond simplement: "Non."

Muriel Pénicaud confirme qu'un droit à l'indemnisation chômage sera instauré pour les démissionnaires, sous réserve qu'ils aient un projet professionnel. Un droit dont il sera possible de bénéficier tous les cinq ans.

Les petits indépendants en liquidation judiciaire auront pour leur part droit à une indemnité chômage de 800 euros par mois pendant six mois, financée par la contribution sociale généralisée (CSG), poursuit la ministre.

Pour lutter contre l'abus des contrats de travail de courte durée, Muriel Pénicaud s'en remet, comme le proposent les partenaires sociaux, aux branches professionnelles, qui auront "jusqu'à fin décembre pour prendre des mesures".

"Elles devront se fixer des objectifs quantitatifs et qualitatifs", précise-t-elle. Et si les branches ne parviennent pas à des résultats satisfaisants, le gouvernement reprendra la main et mettra en place un système de bonus-malus à définir.

Muriel Pénicaud annonce également un renforcement du contrôle des demandeurs d'emploi (les équipes de contrôle de Pôle emploi tripleront d'ici la fin de l'année pour passer de 200 à 600 agents) mais aussi de leur accompagnement. (Emmanuel Jarry, édité par Henri-Pierre André)