* Emmanuel Macron demande la levée des blocus

* Une rencontre avec le médiateur n'a pas dénoué le conflit

* Valls décide de les recevoir à nouveau (Actualisé avec Valls, Macron)

MARSEILLE, 28 janvier (Reuters) - Manuel Valls devait recevoir jeudi soir les organisations des chauffeurs de taxi protestant contre les pratiques des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) qui ont poursuivi leur mobilisation pour le troisième jour consécutif.

La réunion débutera à 20h30, ont précisé les services du Premier ministre.

Une première rencontre dans la journée, à Matignon, sous l'égide du médiateur nommé mardi par le Premier ministre, Laurent Grandguillaume, n'avait pas permis d'avancées.

Deux des organisations, FO Taxis et la FNTI, ont quitté la réunion en invoquant un dialogue de sourds et en réclamant la présence de Manuel Valls.

"On attendait des réponses claires aux attentes et surtout des mesures immédiates" lors de la réunion à Matignon, a déclaré aux journalistes Nordine Dahmane, de FO Taxis. Or, "il n'y a eu que du déjà dit et du déjà entendu".

Peu après, des taxis basés porte Maillot sont partis à pied en milieu d'après-midi avec l'intention de manifester sur les Champs-Elysées où ils ont bloqué la circulation.

"C'est une très bonne chose, la loi Thévenoud. Il faudra simplement l'appliquer", a déclaré Ahmed Sembel, vice-président de la Fédération nationale des taxis, à propos de la loi qui interdit aux VTC de pratiquer la "maraude".

BLOCUS INACCEPTABLES, DIT MACRON

Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a appelé pour sa part les chauffeurs de taxi à lever leurs blocus en leur promettant une table ronde.

"Je propose une table ronde dépassionnée sur laquelle tous les problèmes seront traités, mais de manière calme pour regarder ce qui est de la bonne concurrence", a-t-il déclaré lors d'un déplacement à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

"La solution dans l'agitation et par le blocus n'est pas la bonne. Moi je la considère comme inacceptable parce qu'il y des Françaises et des Français qui vont à leur travail, qui ont aussi une vie très difficile", a-t-il ajouté.

Des opérations ont été de nouveau menées en Ile-de-France tandis qu'environ 200 chauffeurs ont passé une nouvelle nuit, puis une partie de la journée, Porte Maillot, à Paris, alors que d'autres perturbaient la circulation dans le quartier de Bercy.

En province, de nouveaux barrages filtrants ont été installés à Toulouse près de l'aéroport de Blagnac, ainsi qu'à Marseille.

Emmanuel Macron a réaffirmé jeudi la détermination du gouvernement à faire respecter la loi et à renforcer les contrôles contre la "concurrence déloyale" des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC).

"La volonté unanime du gouvernement est de faire respecter la loi", a-t-il dit sur France Bleu Provence. "On va renforcer les contrôles pour s'assurer que les dispositifs prévus par la loi Thévenoud sont bien appliqués partout et prendre en compte tous les signalements qui sont faits".

"Il y a plein de moyens de faire respecter la loi et d'éviter la concurrence déloyale (...) et de faire en sorte que ces systèmes d'innovation, que sont les plateformes de géolocalisation par internet, soient davantage ouvertes", a-t-il ajouté.

"Personne n'a l'exclusivité de ces plateformes, il faut qu'elles puissent l'ouvrir aux chauffeurs de taxis", a souligné Emmanuel Macron.

La mission visant à assurer une concurrence saine entre taxis et VTC doit aboutir dans les trois mois. (Jean-François Rosnoblet, avec Gérard Bon à Paris, édité par Yves Clarisse)