LYON, 11 janvier (Reuters) - Revêtus de combinaisons blanches, quelque 200 agents de la police scientifique ont manifesté samedi devant le tribunal de grande instance de Lyon pour réclamer un statut identique à celui de la police nationale, avec notamment un départ à la retraite à 57 ans.

Réunis autour d'une fausse scène de crime symbolisée par deux mannequins ensanglantés couchés à terre, les policiers scientifiques, en grève depuis trois semaines, ont exprimé leur colère à quelques jours du rassemblement national prévu mercredi.

"Nous sommes considérés comme des fonctionnaires administratifs alors que notre quotidien s’apparente à celui de la police avec la même pénibilité", résume Thomas Russier, délégué syndical Snipat. "Nous sommes d’astreinte une semaine sur deux et nous enchaînons nuits et journées de travail."

"Nous côtoyons au quotidien la violence, la pédophilie, nous manipulons des produits dangereux, nous côtoyons des délinquants", souligne-t-il.

En poste depuis 25 ans au laboratoire de biologie de police scientifique d’Ecully (Rhône), qui traite 50% de la criminalité nationale pour la gendarmerie, la police et les laboratoires privés, Céline, 52 ans, confie avoir fait un burn-out en 2012 et fait état de "quatre ou cinq personnes dans le service qui ont craqué".

Dénonçant un "mépris de l'Etat", les trois syndicats (SNIPAT, SNPPS, Alliance-SNAPATSI) de la profession qui compte quelque 2.500 membres dans l'Hexagone, réclament entre autres des "contreparties financières, davantage de protection, et un départ à la retraite à 57 ans". (Catherine Lagrange)