(Bien lire au paragraphe 4, ex-ministre des Affaires européennes)

PARIS, 31 mars (Reuters) - Emmanuel Macron a rendu hommage dimanche aux résistants qui ont combattu le régime nazi et la France de Vichy lors de la Seconde Guerre mondiale sur le plateau des Glières en Haute-Savoie, en mettant en avant les "leçons" qu'ils ont transmises à la France.

Le président de la République, qui n'a pas fait de parallèle explicite avec l'actualité du moment mais a insisté sur un certain nombre de causes, a prononcé un discours au ton grave retraçant l'historique de ce haut-lieu de la résistance, en présence du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, qui avait fait des Glières un lieu de pèlerinage pendant son quinquennat, avait été placé à côté de l'actuel chef de l'Etat, avant et après son discours.

L'ex-ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau a dit y voir "deux anciens chefs de l'Etat qui veulent donner un signal d'unité autour d'un lieu, d'un symbole, que Nicolas Sarkozy a mis en valeur pendant son propre mandat".

"Les Français voient là l'unité nationale et c'est ce à quoi ils aspirent", a déclaré la tête de liste du camp présidentiel pour les élections européennes du 26 mai qui s'exprimait sur BFMTV.

"Ce n'est pas parce que vous voyez deux personnes aux Glières (...) qu'il faut en déduire que ce n'est qu'avec Nicolas Sarkozy que parle Emmanuel Macron", a-t-elle dit.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et président du parti Les Républicains (LR, droite) Laurent Wauquiez, était également présent, mais n'a pas été aperçu près des deux hommes.

"LA FRANCE N'OUBLIE RIEN DE VOTRE SACRIFICE"

"Dans ce décor comme destiné à être le théâtre d'une épopée à la fois sublime et tragique, quelques centaines d'hommes avaient décidé de se lever", a déclaré Emmanuel Macron.

"Si nous sommes là, au pied de ce plateau (...), c'est parce que 75 ans après, le peuple de France n'oublie rien de votre sacrifice. Si nous sommes là, c'est pour dire avec force que la leçon d'honneur et de courage que vous nous avez donnée est intacte", a-t-il ajouté.

Le président a également évoqué la leçon "de l'enracinement" transmise par les maquisards des Glières qui "ont défendu l'honneur, la liberté, la civilisation en même temps qu'une montagne, que leur terre, que ce lieu".

"Et il continue à être ainsi de nos idéaux, ils n'existent qu'ancrés, pétris dans notre terre (...)", a-t-il dit.

Le chef de l'Etat a également voulu retenir la "leçon de l'égalité" léguée par les combattants venus de tous horizons (paysans, réfractaires du travail obligatoire en Allemagne nazie, communistes, francs-tireurs et partisans, républicains espagnols), a notamment énuméré Emmanuel Macron, "que rien ne prédisposait à se rencontrer" et qui se sont retrouvés "égaux et frères dans le combat".

"L'égalité, la vraie, la nôtre, est bien de mesurer la valeur des hommes à ce qu'ils peuvent sacrifier à une cause qui les dépasse" (...)", a dit le président.

"Plus de noms, plus de familles, plus de différence. Une fois tombés, chacun s'appelait la France." (Danielle Rouquié, avec Inti Landauro, édité par Jean-Stéphane Brosse)