PARIS, 13 janvier (Reuters) - Emmanuel Macron juge inacceptable, dans une lettre aux Français publiée dimanche soir, la mise en accusation générale et les pressions exercées sur des élus et la presse, au lendemain de violences commises contre des journalistes qui couvraient le "neuvième acte" des "Gilets jaunes".

"En France, mais aussi en Europe et dans le monde, non seulement une grande inquiétude, mais aussi un grand trouble ont gagné les esprits. Il nous faut y répondre par des idées claires", écrit le chef de l'Etat à deux jours du "Grand débat national" censé répondre au mouvement de protestation qui a démarré le 17 novembre.

"Mais il y a pour cela une condition : n'accepter aucune forme de violence", poursuit-il. "Je n'accepte pas, et n'ai pas le droit d'accepter la pression et l'insulte, par exemple sur les élus du peuple, je n'accepte pas et n'ai pas le droit d'accepter la mise en accusation générale, par exemple des médias, des journalistes, des institutions et des fonctionnaires."

"Si tout le monde agresse tout le monde, la société se défait !", estime le chef de l'Etat.

Des violences ont ciblé samedi des journalistes lors de manifestations des "Gilets jaunes", un phénomène jugé croissant et dénoncé comme le signe d'une "haine du pluralisme" par l'organisation Reporters sans frontières (RSF).

Une cinquantaine d'élus de la République en Marche (LaRem), le parti d'Emmanuel Macron, ont par ailleurs fait l'objet ces dernières semaines d'insultes et de menaces, parfois à caractère raciste, sur les réseaux sociaux ou via des lettres anonymes. Des permanences voire le domicile de plusieurs députés ont été vandalisés. (Marine Pennetier, édité par Julie Carriat)