(Actualisé avec la décision du Medef de reprendre les négociations §9 à §12)

PARIS, 30 janvier (Reuters) - Les régions et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) sont parvenues à une position commune sur la réforme de l'apprentissage, laissant présager une sortie de crise au conflit qui les oppose sur la gestion du secteur.

Les régions et le patronat représenté par le Medef et la CPME se livrent à un bras de fer au sujet de la réforme de l'apprentissage, que le gouvernement mène en parallèle de celle de la formation professionnelle et de l'assurance chômage en vue de limiter le chômage à 7% en 2022.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud veut simplifier et dynamiser l'accès à cette voie de formation qui a représenté un coût total de 8,2 milliards d'euros en 2015 et dont plus de la moitié a été financée par les entreprises.

Dans leur déclaration, la CPME et les Régions de France soulignent leur position commune sur "une réforme structurelle de l'orientation pilotée par les régions, en lien avec les acteurs économiques". Elles évoquent un "financement par contrat" avec une "véritable modulation régionale permettant de prendre en compte les spécificités de chaque territoires".

Elles souhaitent également une "péréquation transparente de la collecte interbranche au niveau national", ainsi qu'une "péréquation régionale avec une ressource dynamique spécifiquement dédiée aux régions".

Elles veulent que soient signés des "contrats d'objectifs et de moyens entre les régions, les branches et l'interprofessionnel permettant d'assurer de manière prescriptive, transparente et efficace l'organisation de l'offre de formation".

Le Medef et la CPME avaient quitté la table des négociations sur la formation professionnelle il y a deux semaines en attendant d'obtenir des clarifications sur le rôle des régions et des branches dans l'apprentissage.

La CPME a fait savoir à Reuters lundi qu'un compromis était toutefois en vue.

Le Medef, qui n'est pas signataire de cette déclaration, a précisé mardi qu'il reprendrait lui aussi les négociations sur la formation professionnelle vendredi prochain.

La négociatrice de l'organisation patronale, Florence Poivey, a accepté qu'il y ait des "conventions d'objectifs territoriaux partagés", une modulation régionale "parce qu'il y a un souci territorial pour les régions", et un levier pour ces dernières à travers l'investissement.

"C'est normal, elles (les régions, NDLR) ont leur rôle à jouer dans l'équation", a-t-elle ajouté.

Florence Poivey précise que la cadence des négociations sera en revanche accélérée. Le gouvernement a donné aux partenaires sociaux jusqu'au 16 février pour lui remettre un accord. Un délai peut être envisagé jusqu'au 20 février, selon la CFE-CGC. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)