PARIS, 12 avril (Reuters) - La réforme des retraites devra être "mise de côté" si elle s'avère incompatible avec le pacte républicain après la crise sanitaire, estime Gilles Le Gendre, président du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, dans un entretien accordé au Journal du dimanche.

Le président de la République a annoncé le 16 mars la suspension de toutes les réformes en cours, y compris celle, très contestée, des retraites, en raison de l'épidémie due au coronavirus.

Une fois la crise sanitaire terminée, il faudra "le consensus le plus large avec les forces politiques, les élus locaux, les syndicats, les associations et les citoyens", estime Gilles le Gendre.

"A lAssemblée nationale, notre majorité devra faire prévaloir le compromis plutôt que laffrontement. La réinitialisation des relations avec les partenaires sociaux simposait avant, cest encore plus vrai après. La réforme des retraites a montré à quel point notre démocratie sociale est épuisée", poursuit-il.

Prié de dire si elle doit être abandonnée, le président du groupe LREM répond : "Ce nest pas à moi de le décider. Mais entre deux réformes utiles, il faudra toujours choisir celle qui rassemble les Français. Si elle empêche le pacte républicain de se conclure, la réforme des retraites devra être mise de côté".

Après la crise sanitaire, le pacte républicain devra, selon lui, reposer sur trois piliers: "le redémarrage de léconomie, de nouvelles solidarités et protections, et la transition écologique".

"Lurgence, ce sera la réparation, mais elle saccompagnera dune refondation radicale: nous devrons revoir nos équilibres politiques pour rassembler les Français; et aussi changer notre manière dassocier ces derniers à laction publique", ajoute le président du groupe LREM.

(Jean-Philippe Lefief)