* Chute de 13,9% des immatriculations de voitures neuves en 2012-CCFA

* Tous les généralistes à la peine en décembre, Toyota et Hyundai en hausse

* Le marché des utilitaires souffre à son tour, mauvais présage pour l'économie

* La profession attend une baisse de 2% à 5% du marché auto en 2013

* Graphique des immatriculations de décembre :

* http://r.reuters.com/rud94t (Actualisé avec marché italien au dernier paragraphe)

par Gilles Guillaume

PARIS, 2 janvier (Reuters) - Les immatriculations de voitures neuves en France ont poursuivi leur baisse en décembre, clôturant une année 2012 qui restera pour le marché automobile la pire en quinze ans.

Le nombre des nouvelles immatriculations a chuté de 14,6% le mois dernier à 160.426 unités, a annoncé mercredi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

En données corrigées des jours ouvrables (CJO), décembre ayant compté 20 jours ouvrables en 2012 contre 22 jours en 2011, la baisse ressort à 6%.

Sur l'ensemble de l'année écoulée, les immatriculations ont chuté de 13,9% en données brutes et CJO à 1.898.872 unités, le plus faible niveau qu'ait connu le marché français depuis 1997, année du contrecoup de l'arrêt des "jupettes", appellation des primes à la casse instaurées par le Premier ministre de l'époque Alain Juppé.

Graphique de l'évolution des immatriculations en France depuis 1990 :

http://link.reuters.com/fyf94t

"A l'attentisme des clients particuliers, surtout parmi les classes moyennes, ce qui affecte les marques généralistes, vient maintenant s'ajouter la prudence des clients professionnels", commente François Roudier, porte-parole du CCFA. "Dans le véhicule utilitaire, il faut remonter à la crise de 2008 pour retrouver une baisse aussi forte que celle de décembre."

Le mois dernier, les immatriculations de véhicules utilitaires légers (fourgons et camionnettes) ont chuté de 21,6% en données brutes, et de 13,7% en données CJO, tandis que les immatriculations de véhicules industriels (camions et engins de chantier) se sont contractées de 16,6%.

Le porte-parole du CCFA a mis en rapport cette dégradation avec les mauvais indicateurs économiques récemment publiés, notamment la nouvelle baisse des mises en chantier de logements publiée le lendemain de Noël. (voir )

Nicolas Monnot, directeur marketing France chez Renault , a précisé de son côté ne pas observer de baisse des prises de commandes sur les utilitaires.

"Elles sont plutôt très bonnes, elles sont même meilleures que nos objectifs internes", a-t-il ajouté, rappelant que la profession attend en 2013 une baisse de l'ordre de 2% seulement des immatriculations sur ce marché.

LE DURCISSEMENT DU MALUS PROFITE AU PREMIUM EN DÉCEMBRE

Du côté des voitures, le dernier mois de l'année a été mauvais pour tous les généralistes, même pour le groupe Volkswagen qui tirait jusqu'ici son épingle du jeu et dont les immatriculations ont dévissé de 19,6%.

Sur l'ensemble de 2012, le géant allemand limite toutefois la casse avec une baisse de 5,1% seulement.

PSA Peugeot Citroën a accusé pour sa part un recul de 14,2% le mois dernier - avec une baisse de 10,3% pour Peugeot et une chute de 18,5% pour Citroën - tandis que le groupe Renault, dont le renouvellement de la gamme devrait se faire sentir surtout cette année, a poursuivi sa dégringolade (-27,1%).

"La profession se centre sur une prévision de -2 à -5% des immatriculations en 2013. Ce niveau de marché, estimé entre 1,8-1,850 million de véhicules, n'est pas bon mais il est complètement cohérent avec les différentes prévisions macroéconomiques qu'on peut faire pour la France", a ajouté Nicolas Monnot.

Renault lancera cette année notamment les versions break et sport de la nouvelle Clio 4, la nouvelle Logan, le Kangoo restylé ainsi qu'un petit crossover.

Décembre a été tout aussi douloureux pour des généralistes comme Ford (-40%), Fiat (-21,3%) ou Opel (General Motors ) (-16,2%).

Toyota est parvenu en revanche à faire progresser de 6,3% ses immatriculations, tandis que le coréen Hyundai-Kia , s'il se montre prudent pour ses ventes mondiales en 2013, a signé en France un nouveau bond de 33,3%. (voir )

Le premium, dominé par le trio germanique Audi (VW), Mercedes et BMW, s'est quant à lui distingué à nouveau face aux généralistes. Il a également profité en décembre d'un afflux d'achats pour les flottes d'entreprises avant le durcissement du barème de malus qui pénalise les véhicules à plus forte cylindrée.

Depuis le 1er janvier, il faut acquitter 100 euros pour l'acquisition d'un véhicule émettant 136 grammes de CO2 au kilomètre - le seuil de déclenchement était fixé à 141 grammes en 2012. Le montant du malus pourra désormais atteindre 6.000 euros pour plus de 200 grammes de CO2, contre 3.600 euros à partir de 231 grammes jusqu'ici.

En Espagne, l'un des marchés automobiles les plus sinistrés d'Europe, les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 23% en décembre, donnant une baisse de 13,4% sur l'ensemble de 2012.

Le marché italien, lui, a chuté de 22,5% en décembre et de 19,9% sur l'ensemble de l'année 2012.

* Le communiqué du CCFA :

http://link.reuters.com/wed94t (Avec Alexandre Boksenbaum-Granier pour le graphique, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Volkswagen AG, RENAULT, PEUGEOT, Hyundai Motor Co