* La grève lancée mardi par deux syndicats se poursuit samedi

* Le secrétaire général de la CGT réclame de vraies négociations

PARIS, 14 juin (Reuters) - Les syndicats CGT et Sud-Rail ont poursuivi samedi leur mouvement de grève à la SNCF entamé mardi contre le projet de réforme ferroviaire, mais François Hollande a averti que le texte serait présenté comme prévu le 17 juin à l'Assemblée.

Le gouvernement, qui parie sur les divisions syndicales pour que le mouvement s'essouffle, s'est préparé à la poursuite de la grève jusqu'à lundi, premier jour des épreuves du baccalauréat, et s'est organisé en conséquence.

Dans une lettre à François Hollande, le dirigeant national de la CGT, Thierry Le Paon, réclame à l'exécutif d'ouvrir "de vraies négociations", estimant qu'on peut "trouver une sortie de crise ce week-end".

"La CGT n'a jamais demandé le report ni le retrait du projet de loi" sur la réforme ferroviaire, précise-t-il samedi dans Le Parisien. "On a simplement expliqué que s'il fallait plus de temps au gouvernement, il pouvait reporter de plusieurs jours les discussions".

La grève lancéé par la fédération CGT des cheminots et Sud-Rail, majoritaires à elles deux, a été reconduite vendredi en assemblées générales et les cheminots devaient à nouveau se prononcer samedi.

Les syndicats jugent que "le projet de loi demeure fortement néfaste" malgré quelques avancées, dont la convocation d'états généraux du dialogue social à la SNCF.

Mais l'exécutif a confirmé que l'examen du projet de loi, qui prévoit de rapprocher la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) en conservant trois établissements publics distincts, débuterait bien mardi à l'Assemblée.

"UN MOUVEMENT DOIT S'ARRETER"

"Maintenant, la réforme doit être présentée au Parlement et elle doit être votée et à un moment, et le moment est arrivé, un mouvement doit s'arrêter, ça ne veut pas dire que le dialogue ne puisse pas continuer", a souligné vendredi François Hollande lors d'un déplacement en Andorre. (voir )

Le taux de participation à la grève était de 17,49% vendredi, soit une baisse d'environ cinq points par rapport à la veille, selon la direction de la SNCF. Il avait déjà baissé dans les mêmes proportions jeudi, le taux de grévistes étant de 22,64% contre 27,84% mercredi.

L'exécutif mise sur l'essouflement du mouvement mais aussi sur la division du mouvement syndical, avec lequel il a mené des négociations ces derniers jours pour désamorcer le conflit.

Les syndicats grévistes souhaitent un retour à la situation d'avant 1997, soit un seul et même établissement public, et la reprise de la dette ferroviaire de 44 milliards d'euros par l'Etat, mais certains semblent prêts au compromis.

L'Unsa, deuxième organisation de la SNCF, a salué des progrès sur le caractère inséparable des futures entités, sur les statuts des personnels, sur la sécurité ou sur la tenue "rapide" des états généraux du dialogue social.

Le ministre de l'Education, Benoît Hamon, a annoncé avoir pris des mesures en cas de perturbation des épreuves du baccalauréat lundi. Les élèves en retard de moins d'une heure pourront ainsi voir leur épreuve prolongée, a-t-il dit.

Pour samedi, la SNCF a annoncé une situation "globalement stable" avec un "accroissement du trafic" sur les grandes lignes. Deux TGV sur trois circulaient sur l'axe Est, quatre sur dix sur les axes Nord et Sud-Est, un TGV trois sur l'axe Atlantique, un sur trois sur les relations province-province.

Quatre trains Intercités sur dix roulaient en moyenne, ainsi que sur les lignes régionales. Un train sur trois circulait en Ile-de-France.

Le service était normal sur Eurostar, Thalys et vers l'Allemagne. Un train sur trois était prévu annoncé vers l'Italie et l'Espagne. (Gérard Bon)