* Dissolution du R-UMP effective mercredi

* Une nouvelle direction, complétée dans quelques jours

* Tout ne changera pas du jour au lendemain, reconnaît un filloniste (Actualisé avec conférence de presse de Copé)

PARIS, 15 janvier (Reuters) - La dissolution du "R-UMP" et l'instauration d'une direction collégiale à la tête de l'UMP ont théoriquement scellé mardi l'épilogue du conflit entre "copéistes" et "fillonistes".

La fin du "Rassemblement-UMP", qui comptait 73 députés et avait été créé le 27 novembre par François Fillon au plus fort de la bataille pour la présidence de l'UMP, a été actée lors de la conférence des présidents.

Elle a été suivie, dans l'après-midi, et comme le prévoyait l'accord signé en décembre par l'ancien Premier ministre et le président de l'UMP, de la présentation de la nouvelle équipe dirigeante qui associe "copéistes", "fillonistes" et "non alignés".

L'organigramme constitue le "socle opérationnel" de l'UMP, a indiqué Jean-François Copé. La composition de l'équipe, dont de nombreux postes restent à pourvoir, sera complétée "dans quelques jours", a-t-il ajouté.

"Nous n'avons qu'un seul objectif, c'est d'accomplir notre mission, qui est celle d'être le premier parti d'opposition républicaine", a déclaré le président de l'UMP, pour qui la politique du gouvernement socialiste "met la France à genoux".

"C'est maintenant une nouvelle étape qui commence", a-t-il ajouté. "Je veux dire combien je souhaite l'esprit le plus collégial".

"IL NE FAUT PAS SE MENTIR"

Grand absent, François Fillon était "en déplacement programmé depuis longtemps", a expliqué un de ses proches. Hormis l'ancien Premier ministre, les anciens adversaires se sont rassemblés pour une photo de famille très attendue.

Dans l'attente d'un nouveau scrutin, vraisemblablement le 15 septembre, pour la présidence de l'UMP, le "copéiste" Luc Chatel et le "filloniste" Laurent Wauquiez se partagent la vice-présidence, tandis que Michèle Tabarot (pro-Copé) et Valérie Pécresse (pro-Fillon) assurent le secrétariat général.

Trois soutiens de Jean-François Copé (Jean-Claude Gaudin, Brice Hortefeux et Roger Karoutchi) sont également nommés vice-présidents aux côtés de Christian Estrosi, pro-Fillon.

François Fillon et Jean-François Copé présideront par ailleurs conjointement le groupe de travail chargé de réformer les statuts du parti et la commission chargée des investitures.

"Il ne faut pas se mentir, les choses ne changeront pas du jour au lendemain", a reconnu un proche de l'ancien Premier ministre. "Mais on s'inscrit dans le sens des responsabilités", a-t-il ajouté. "Ça dure quelques mois, c'est la raison pour laquelle ça ne peut que bien se passer."

La mise en place de cette direction collégiale met un terme au psychodrame qui avait suivi l'élection contestée du 18 novembre à la présidence du parti.

La dissolution du "R-UMP" sera effective mercredi après publication au Journal officiel. Les députés qui appartenaient au groupe devaient adresser une lettre au président de l'Assemblée pour lui faire part de leur intention de rejoindre le groupe UMP.

Mais deux ou trois "dissidents" refuseraient de le faire, selon des sources parlementaires. Ce serait ainsi le cas de Michel Piron, qui pourrait adhérer au groupe centriste UDI présidé par Jean-Louis Borloo, a-t-on précisé.

Voulant afficher l'unité après "la crise douloureuse qui nous a opposés", Jean-François Copé a promis mardi une opposition "implacable (...) mais aussi responsable", se fixant notamment pour objectif la reconquête des "territoires perdus".

L'UMP organisera des primaires ouvertes, "d'ici à avril ou mai", en vue de désigner ses candidats pour les élections municipales en 2014, à Paris et dans toutes les villes où ce sera nécessaire, a-t-il annoncé. (voir ) (Emile Picy et Chine Labbé)