PARIS, 19 février (Reuters) - Le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, au coeur d'une controverse pour ses propos décapants contre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, estime qu'il n'a pas à présenter ses excuses, a déclaré lundi la porte-parole du parti, qui voit dans leur diffusion une faille dans la déontologie journalistique.

"S'excuser de quoi? Je l'ai eu hier soir au téléphone. Il est très en colère", a dit Laurence Sailliet sur CNews. "Il n'est pas dupe sur ce qu'il se passe et croyez-moi, il ne se laissera pas faire".

Laurent Wauquiez a été enregistré à son insu cette semaine lors d'une intervention dans une école de commerce, EM Lyon.

Entre autres critiques visant des personnalités comme Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, il accuse dans ces enregistrements Emmanuel Macron d'avoir contribué à la chute de François Fillon, vainqueur de la primaire de la droite éliminé du premier tour de l'élection présidentielle au terme d'une campagne jalonnée de révélations embarrassantes.

Laurence Sailliet a qualifié ces écoutes de "montage vicié" qui ne respecte pas la "déontologie journalistique". "Un journaliste qui corrompt un élève en amont pour faire un enregistrement illégal, est-ce que vous (...) cautionnez cette façon de faire?" a-t-elle demandé au présentateur.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes pourrait engager des poursuites, ajoute-t-elle. "On a des éléments qui démontrent que les étudiants ont été sollicités en amont", a-t-elle dit.

Le délégué général de La République en marche (LaRem), Christophe Castaner, a réagi samedi en déclarant que les propos de Laurent Wauquiez décrédibilisaient "toute la politique", tandis qu'ils ont suscité l'embarras au sein de LR.

Pour Laurent Sailliet, Christophe Castaner "n'est pas dans son rôle". "Son rôle est de s'occuper des Français, ce n'est pas de faire des commentaires inutiles sur une affaire qui n'en est pas."

Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a condamné dimanche les propos du président de LR et y voit une dérive vers l'extrême droite. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)