PARIS, 11 juillet (Reuters) - La prévision de croissance du gouvernement pour l'économie française en 2024, fixée à 1%, est "réaliste", juge l'Inspection générale des finances (IGF) dans un rapport publié jeudi.

L'IGF a été saisie en juin par les ministères des Finances et des Comptes publics pour réaliser un état de la situation du budget de l'Etat à la fin du premier semestre et analyser les prévisions du programme de stabilité (PSTAB) du gouvernement dévoilées en avril.

"Il en ressort que le scénario macroéconomique sous-jacent au PSTAB est réaliste au vu des informations conjoncturelles les plus récentes", note l'IGF dans son rapport.

Le gouvernement avait initialement estimé la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France à 1,4% cette année, avant d'abaisser sa prévision à 1%. Celle-ci reste néanmoins supérieure à celle de la Banque de France (+0,8%) et du Fonds monétaire internationale (+0,7%).

En avril, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) avait jugé la prévision de croissance de l'exécutif "optimiste" mais "pas hors d'atteinte".

Selon l'IGF, les informations depuis avril "permettent de conforter" la prévision de croissance économique du gouvernement.

L'instance note que l'activité économique a été plus forte que prévu au premier trimestre et que le troisième trimestre pourrait bénéficier d'un "surcroît d'activité" lié à l'organisation des Jeux olympiques.

L'IGF estime par ailleurs que la prévision d'inflation du gouvernement, de 2,5% pour 2024, "apparaît désormais surestimée" en raison d'un ralentissement de la hausse des prix plus important qu'anticipé depuis le début de l'année.

Elle juge aussi que la prévision de recettes fiscales pour 2024 apparaît comme "atteignable" mais note une "accélération atypique" des dépenses du budget général entre mars et mai, malgré l'annulation de 10 millions d'euros de crédits.

Au second semestre, plusieurs évènements pourraient conduire à des dépenses supplémentaires par rapport à la trajectoire initialement prévue, prévient l'IGF, pointant la crise en Nouvelle-Calédonie (coût estimé à 400 millions d'euros) ou encore l'organisation des élections législatives (100 à 200 millions d'euros).

"La conclusion, c'est que nous sommes en ligne sur les recettes, la croissance et les économies", a défendu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire lors d'un briefing avec les journalistes.

Le ministre a évoqué un total de 25 milliards d'euros d'économies en 2024 pour arriver à l'objectif de 5,1% de déficit public.

"Ma priorité, c'est de garantir qu'en 2024, les 5,1% de déficit soient tenus", a-t-il dit, précisant que ce serait "au nouveau gouvernement de définir les postes d'économies et de recettes" pour le budget 2025.

(Rédigé par Blandine Hénault, avec Dominique Vidalon, édité par Kate Entringer)