PARIS, 22 avril (Reuters) - Le dernier acte de la loi de décentralisation sera prêt d'ici mi-mai et inclura la suppression de la clause de compétences, ont déclaré mardi des élus locaux reçus par Manuel Valls pour évoquer son grand projet de réforme territoriale.

La disparition des conseils départementaux en 2021 et la réduction du nombre de régions d'ici 2017, devraient, elles, être inscrites dans les motifs du texte.

Le Premier ministre s'est entretenu mardi avec les responsables de l'Assemblée des départements de France (ADF) et de l'Association des régions de France pour évoquer un projet mal accueilli par les premiers, beaucoup mieux par les seconds.

Un groupe de travail constitué d'élus départementaux et régionaux, ainsi que de députés et sénateurs sera constitué dans les prochaines semaines pour y travailler.

Les régions, chargées notamment du soutien aux entreprises et à l'innovation, devraient être deux fois moins nombreuses et espèrent voir leur capacité d'action grandir dans le cadre d'un vaste plan incluant l'Etat et ses agences. (voir )

Le président de l'ARF et de la région Aquitaine, Alain Rousset, est sorti "satisfait" de sa rencontre avec le Premier ministre, qui a confirmé selon lui sa volonté de mener "un choc de décentralisation" dont les régions sortiraient gagnantes.

"Il a dit qu'il y avait bien derrière son projet de texte le renforcement des régions (...) d'enfin moderniser la France", a-t-il dit, soulignant que les régions seraient alors moteurs pour la formation, l'innovation et l'accompagnement des entreprises.

"Aujourd'hui, s'occupent de l'innovation sur les territoires la BPI, l'Ademe et les différentes agences de l'Etat, parfois certaines préfectures et les régions", a-t-il détaillé. "Les régions souhaitent prendre leurs responsabilités."

"Ça veut dire que les moyens qui sont dispersés aujourd'hui sont rassemblés au niveau des régions", a ajouté Alain Rousset, évoquant en outre des possibilités de fiscalité propre - comme une taxe carbone, par exemple, pour financer les transports.

Les représentants des départements, qui luttent contre leur disparition programmée, étaient plus sceptiques.

Le président de l'ADF Claudy Lebreton a toutefois salué "la volonté de négociation, de rechercher un compromis" de Manuel Valls qui a confirmé le maintien de leurs compétences, sociales notamment, à court terme. (Gregory Blachier, édité par Yves Clarisse)