PARIS, 17 novembre (Reuters) - Des opposants au mariage homosexuel manifestent samedi dans une dizaine de villes de France pour dénoncer le projet de loi présenté en Conseil des ministres début novembre, à l'appel d'un collectif baptisé "La Manif pour tous".

Avec pour slognan "tous nés d'un homme et d'une femme", les organisateurs invitent les manifestants à s'habiller en "bleu, blanc, rose" pour des défilés prévus à Paris, Rennes, Nantes, Dijon, Bordeaux, Lyon, Marseille, Toulouse, notamment.

D'autres manifestations auront lieu dimanche à l'appel de l'institut Civitas, proche des catholiques intégristes.

Le collectif "La Manif pour tous", en réponse au "mariage pour tous" des partisans du mariage homosexuel, entend s'opposer à "un bouleversement majeur et dangereux".

Selon lui, la situation ainsi créée "ignorera désormais les deux piliers de l'identité humaine: la différence sexuelle et la filiation".

Il regroupe l'association "Pour l'Humanité durable", des homosexuels opposés au mariage gay et "La gauche pour le mariage républicain". Il revendique le soutien de délégations locales des Associations familiales catholiques (AFC), de musulmans "patriotes" ou de l'association pro-vie Alliance Vita.

Jean-François Copé, secrétaire général et candidat à la présidence de l'UMP, a adressé vendredi une lettre de soutien aux manifestants, tout en précisant qu'il ne défilerait pas.

En revanche, plusieurs maires d'arrondissement parisiens de l'UMP ont annoncé leur présence dans le défilé dans la capitale.

A Lyon, le cardinal-archevêque Philippe Barbarin, qui milite avec force contre le projet de loi, participera à la manifestation, "en tant que citoyen", indique Le Progrès.

"C'est une rupture de société. Après, ça a des quantités de conséquences qui sont innombrables. Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre", avait estimé en septembre Philippe Barbarin sur la radio RCF et la chaîne TLM.

Les opposants au projet espèrent faire de la journée de samedi un "galop d'essai" avant une manifestation nationale prévue le 13 janvier.

Une majorité des Français soutiennent le mariage homosexuel, mais pas le droit à l'adoption pour les couples du même sexe, selon les récents sondages. (Gérard Bon)