(Actualisé avec commentaire de Bercy §9)

PARIS, 15 décembre (Reuters) - L'économie française devrait légèrement se contracter au cours de ce trimestre en raison notamment de la crise de l'énergie, qui pèse sur la production industrielle et la consommation des ménages, avant un rebond dès le premier semestre 2023, déclare l'Insee dans sa note de conjoncture publiée jeudi.

Le produit intérieur brut (PIB) de la France devrait reculer de 0,2% au quatrième trimestre, selon l'institut national de la statistique, qui prévoyait auparavant une stabilité de l'activité sur cette période.

L'économie française a été perturbée par des grèves dans les raffineries en octobre tandis qu'une grande partie des réacteurs nucléaires sont restés à l'arrêt en raison d'opérations de maintenance ou de réparations pour des problèmes de corrosion, deux facteurs qui ont contribué à faire baisser la production industrielle.

La production du parc nucléaire français est ainsi tombée à un niveau historiquement bas cette année et le manque de disponibilité des réacteurs devrait avoir coûté environ 0,4 point de PIB à la France en 2022, estime l'Insee.

La consommation des ménages devrait pour sa part se contracter "nettement" ce trimestre, en raison notamment d'un "fort recul" de la consommation d'énergie dû à la fois à une météo clémente en octobre-novembre et à des efforts de sobriété face à la hausse des prix.

Au total, le PIB de la France devrait progresser de 2,5% en 2022, dit l'Insee, soit une croissance légèrement inférieure aux 2,7% retenus par le gouvernement dans son programme budgétaire.

L'Insee prédit un retour de la croissance dès le début de l'année 2023, avec des hausses de PIB de 0,1% puis 0,3% attendues respectivement aux premier et deuxième trimestres.

Ses prévisions ne couvrant pas l'ensemble de 2023, l'institut de la statistique pense que l'acquis de croissance en milieu d'année sera de 0,4%. Cela signifie qu'une croissance de 0,75% serait nécessaire dans chacun des deux derniers trimestres pour atteindre l'objectif de croissance annuelle de 1,0% sur lequel le gouvernement a bâti son budget.

Ce dernier ne voit toutefois "pas de raison de dévier du scénario" d'une croissance de 1,0% l'an prochain, dit-on à Bercy, où l'on insiste sur la "capacité de rebond" de l'économie française une fois le choc énergétique absorbé malgré un "univers incertain".

Au sujet de l'inflation, en données non harmonisées aux normes européennes, l'Insee s'attend à ce qu'elle atteigne un pic de 38 ans en janvier et en février, à 7,0%, avant de refluer à 5,5% d'ici le milieu de l'année. (Reportage Leigh Thomas, version française Bertrand Boucey, édité par Kate Entringer)