PARIS, 30 mars (Reuters) - L'allongement de la durée de cotisation pour les retraites en France ne se traduira pas par un prolongement de l'âge légal au-delà de 62 ans, assure Jean-Marc Ayrault dans une interview au Journal du Dimanche.

François Hollande a mis la balle dans le camp des partenaires sociaux, qu'il s'agisse de la durée de cotisation et de l'indexation, lors du débat qui va s'ouvrir avant la fin de l'année pour assurer leur financement. Mais il a précisé, lors de son intervention télévisée de jeudi qu'il faudrait des durées de cotisation plus longues, au risque de braquer les syndicats. (voir )

"Nous ne toucherons pas à l'âge légal", déclare Jean-Marc Ayrault au JDD. "Le fil conducteur de nos décisions, c'est la justice. Cette réforme traitera la pénibilité au travail, la complexité des régimes et résoudra les inégalités. Au final, nous paierons les retraites, nous préserverons les plus petites retraites, et nous pérenniserons les régimes de retraite pour les générations à venir", ajoute le Premier ministre.

Le chef du gouvernement revient aussi sur l'autre grande annonce faite jeudi par le chef de l'Etat, la promesse de la mise en place de la taxe à 75% pour les plus riches via les entreprises.

"Les rémunérations indécentes sont versées dans les grands groupes", dit Jean-Marc Ayrault pour préciser la cible de la réforme. "Ce sujet sera intégré dans le projet de loi sur la gouvernance des entreprises et les rémunérations".

Le Premier ministre défend par ailleurs la politique économique de son gouvernement, après l'annonce que le déficit public de la France s'est élevé à 4,8% du produit intérieur brut en 2012 (-98,2 milliards d'euros) contre 4,5% prévu ( )

"Si nous n'avions rien fait, le déficit aurait été au moins à 5,5 % du PIB", dit Ayrault au JDD.

"Nous avons tenu nos objectifs de dépenses. Il n'y a eu aucun dérapage", ajoute-t-il. "La croissance économique ayant été nulle, cela a eu un impact sur les recettes. En outre, nous avons dû recapitaliser la banque Dexia, qui finance les collectivités locales, et notre contribution au budget européen a été aussi plus élevée que prévu. Mais nos efforts de réduction du déficit sont sans précédent". (Patrick Vignal, édité par Pascal Liétout)