(Avec déclaration supplémentaire (2 derniers paragraphes)

PARIS, 2 avril (Reuters) - Jean-Marc Ayrault a déclaré mardi n'avoir rien su des agissements de Jérôme Cahuzac, qui a avoué mardi détenir un compte bancaire à l'étranger, ce qu'il niait depuis des mois. (voir )

Le chef du gouvernement a déclaré sur France 2 avoir eu l'ancien ministre du Budget au téléphone et lui avoir reproché d'avoir "trahi".

"Je n'avais aucune raison de ne pas le croire, je ne savais rien car nous n'avions aucun élément qui pouvait nous prouver le contraire", a-t-il poursuivi, tout en précisant avoir eu des doutes et des interrogations "à certains moments".

"Le gouvernement que je dirige s'appuie sur une justice totalement indépendante pour que la vérité éclate", a ajouté Jean-Marc Ayrault.

Le Premier ministre a estimé ne pas avoir à accorder de pardon à Jérôme Cahuzac, comme ce dernier le lui a demandé, ainsi qu'au président de la République.

"Je n'ai pas la responsabilité de donner un pardon, d'autres fonctions peuvent y conduire", a-t-il déclaré. "Je n'ai pas à distribuer les récompenses ou les sanctions. C'est la justice qui se prononcera."

Il également estimé que le maintien ou non de l'ancien ministre au Parti socialiste relevait de la décision du PS.

"Je demande à Jérôme Cahuzac de tirer les conséquences, toutes les conséquences de ce mensonge particulièrement grave à l'égard de la République (...), à l'égard de l'Etat républicain, à l'égard des Français, et de ne plus exercer de responsabilités politiques quelles qu'elles soient", a-t-il cependant ajouté.

Il a dit ne pas avoir, pour sa part, d'excuses à présenter, comme le lui demandent des dirigeants de l'opposition de droite. (Elizabeth Pineau, édité par Emmanuel Jarry)