PARIS, 17 janvier (Reuters) - François Hollande a confirmé jeudi que l'accord sur une réforme du marché du travail conclu par le patronat et trois syndicats serait transmis tel quel au Parlement comme il s'y était engagé.

Le chef de l'Etat, qui présentait ses voeux aux "acteurs de l'entreprise et de l'emploi", a estimé que cet accord bouclé vendredi, mais que la CGT et FO rejettent, marquait le succès de sa méthode fondée sur la concertation.

"Il n'a pas été approuvé par toutes les organisations de salariés, j'en prends acte. Mais je salue le compromis. Les signataires ont abouti après que tous les syndicats de bout en bout ont participé aux échanges", a-t-il dit, en estimant qu'il ferait date.

"Tout cela me paraît un progrès", a ajouté le chef de l'Etat en énumérant ses principales dispositions : généralisation d'une complémentaire santé à tous les salariés, droits rechargeables à l'assurance chômage, repésentations des salariés au conseil d'administration ou encore le renforcement du dialogue social en cas de difficultés dans une entreprise.

"Ce texte marque aussi une étape, encore insuffisante mais c'est une étape, dans la lutte conte la précarité par un renchérissement des contrats courts", a-t-il encore dit.

Le texte ayant été ratifié par une majorité - trois sur cinq - de syndicats représentatifs, il a indiqué qu'il se sentait "obligé" par son engagement d'en transmettre sous forme de projet de loi les principales dispositions au Parlement.

Il y voit le résultat d'une méthode qui privilégie le dialogue, "une méthode fondée aussi sur la responsabilité, la responsabilité de ceux qui s'engagent, la responsabilité aussi de ceux qui s'y refusent, la responsabilité du gouvernement de respecter l'accord, la responsabilité du Parlement de le traduire dans la loi."

"Ce principe de responsabilité, nul ne peut le contester puisque chacun aura à faire devant ses mandants la clarification nécessaire", a encore dit François Hollande.

La CGT, qui dénonce un accord ouvrant selon elle la voie à une déréglementation du marché du travail, a annoncé que son secrétaire général Bernard Thibault serait reçu vendredi par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Le syndicat, rejoint en cela par FO, a annoncé sa volonté d'intervenir auprès du gouvernement comme des parlementaires pour que l'accord ne soit pas validé comme tel. (Yann Le Guernigou, édité par Sophie Louet)