(Répétition cause mastic para 1) (Actualisé avec nombre de blessés policiers et nombre d'interpellations communiqué par le ministère de l'Intérieur)

NANTES/TOULOUSE, 21 février (Reuters) - Des incidents ont émaillé samedi deux rassemblements organisés à Nantes et Toulouse contre les "violences policières", ce qui a donné lieu à l'interpellation de 25 personnes, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans la soirée.

A Nantes, un millier de personnes ont défilé, un an après la manifestation d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) en marge de laquelle une vingtaine de personnes avaient été blessées.

Des projectiles ont été jetés sur les nombreux policiers et gendarmes mobiles, qui ont dispersé la foule à l'aide de canons à eau.

Treize policiers et gendarmes ont été blessés, selon un communiqué du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. De source policière, on avait auparavant indiqué que deux manifestants avaient été transférés à l'hôpital par les pompiers.

Dix personnes ont été interpellées pour "port d'arme" et "jet de projectiles" notamment, a précisé cette source. Ce chiffre de dix interpellations a ensuite été confirmé par le ministre de l'Intérieur.

"Mais que fait la police? Ça crève les yeux", ont notamment scandé les manifestants. Lors du rassemblement du 22 février 2014, trois personnes avaient perdu l'usage d'un oeil à la suite de tirs de "flash-ball".

Cette marche se voulait le "point d'orgue" d'une "semaine de résistances" dans le prolongement des manifestations organisées l'automne dernier après la mort de Rémi Fraisse. Le 26 octobre 2014, ce sympathisant écologiste avait été tué par une grenade offensive en marge d'un rassemblement contre le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn.

A Toulouse, 500 personnes ont défilé pour la défense des "ZAD", les "zones à défendre", selon les manifestants, dans un climat de fortes tensions entre opposants au projet de retenue installés sur le site depuis octobre 2013 et les "pro-barrages" qui demandent depuis plusieurs mois leur expulsion.

Des projectiles ont là aussi été lancés contre les forces de l'ordre, qui ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes. Une dizaine de vitrines de commerces ont été dégradées.

Trois policiers ont été "touchés" sans gravité, indique le ministère de l'Intérieur. Quinze personnes ont été interpellées.

"Je suis Rémi et toutes les autres victimes de la police", pouvait-on lire sur une banderole en tête de cortège, tandis que des manifestants criaient "Tout le monde déteste la police" ou encore "Flics assassins".

Dans leur appel à manifester, les organisateurs nantais disaient craindre un "renforcement considérable des dispositifs sécuritaires" après les attentats djihadistes qui ont fait 17 morts début janvier à Paris et Montrouge. (Guillaume Frouin à Nantes et Julie Rimbert à Toulouse, aec Danielle Rouquié à Paris, édité par Chine Labbé)