* Une autre audition de DSK inéluctable

* Pas de plainte de la victime présumée

* La cour d'assises en perspective (Actualisé avec communiqué de la défense de Strauss-Kahn)

LILLE, 21 mai (Reuters) - Une enquête préliminaire de police pour des faits présumés de "viol en réunion" concernant Dominique Strauss Kahn et certains de ses proches a été ouverte, a annoncé lundi le parquet de Lille.

Selon une déposition recueillie par la police, l'ancien directeur général du Fonds monétaire international aurait imposé fin 2010 à Washington un rapport sexuel violent à une prostituée avec l'aide d'amis. La jeune femme en question n'a pas porté plainte après cette déposition. (Voir )

Soupçonné d'avoir contribué à animer un réseau de prostitution à son profit avec plusieurs proches, dont un commissaire de police, Dominique Strauss-Kahn est déjà mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée", des faits passibles des assises et de 20 ans de réclusion.

Le viol est aussi un crime passible de 20 ans de réclusion en cour d'assises.

Dans un communiqué, les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont protesté. "Dans cette affaire, on assiste incrédule et scandalisé, à un pas de deux entre les médias et la justice, sans que l'on distingue lequel des deux entraîne l'autre, mais tous deux indubitablement mus par une volonté acharnée conduisant à la perte d'un homme", lit-on.

"Cette enquête établira que Dominique Strauss-Kahn n'a jamais commis des faits de violence ni eu quelque relation que ce soit sans le consentement de ses partenaires", ajoutent Richard Malka, Henri Leclerc et Frédérique Beaulieu.

Ancien favori des sondages pour la présidentielle, Dominique Strauss-Kahn nie les accusations dans ces deux affaires, même s'il ne conteste pas avoir eu des rapports avec des femmes présentées par ses amis. Il dit avoir ignoré qu'il s'agissait de prostituées et parle de "moeurs libertines".

Pour l'enquête préliminaire, le parquet donne ainsi suite à une ordonnance des juges d'instruction en charge de la première affaire qui, comme le veut la procédure, lui avaient donné connaissance de faits nouveaux apparus dans l'enquête et sur lesquels ils ne peuvent engager de poursuites sans un feu vert.

AUDITIONS INELUCTABLES

L'option choisie, l'enquête préliminaire sous le contrôle du procureur, est un moindre mal pour Dominique Strauss-Kahn, car il était aussi possible de saisir directement les juges d'instruction par un réquisitoire dit "supplétif" qui aurait entraîné quasi-directement une mise en examen.

Il n'en demeure pas moins que Dominique Strauss-Kahn devra être entendu par les enquêteurs sur ces faits, ainsi que les autres protagonistes, après quoi il pourra procéduralement être décidé soit d'un réquisitoire supplétif, soit d'une information judiciaire distincte, soit d'un classement sans suite.

Selon la déposition à l'origine de la requête des juges d'instruction, Dominique Strauss-Kahn aurait imposé un rapport sexuel brutal à la jeune femme avec l'aide de ses amis entrepreneurs lillois David Roquet et Fabrice Paszkowski et de celle du policier Christophe Lagarde, tous trois mis en examen pour proxénétisme.

Une autre prostituée présente à la partie fine a déclaré à la presse qu'elle estimait qu'il n'y avait pas eu viol.

Après sa première mise en examen, LEs avocats de l'ex-patron du FMI avaient déjà estimé qu'on cherchait à faire un procès à leur client sur le terrain de la morale en raison de ses moeurs "libertines".

L'ancien ministre socialiste est sous contrôle judiciaire et a dû verser une caution de 100.000 euros. Il était rentré des Etats-Unis en septembre 2011 après l'abandon des poursuites par le parquet de New York dans une affaire d'agression sexuelle présumée sur une femme de chambre en mai.

Le parquet de Paris a ensuite enquêté mais classé sans suite pour prescription, tout en jugeant les faits établis, une autre plainte de l'écrivain Tristane Banon visant des faits présumés remontant à 2003 à Paris. (Pierre Savary, avec Thierry Lévêque à Paris, édité par Yves Clarisse)