PARIS, 7 janvier (Reuters) - Un des rapporteurs de la commission chargée de contrôler les dépenses des candidats à la dernière présidentielle a démissionné de l'institution en lui reprochant d'avoir passé outre à des réserves émises sur une partie des comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon, rapporte dimanche Le Parisien.

"Vous ne m'offrez d'autre alternative que celle de me soumettre ou de me démettre", a écrit Jean-Guy de Chalvron au président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) dans un courrier publié par le journal.

Dans ce courrier rédigé fin novembre, il fait état de "nombreuses divergences de fond" entre ses propositions et les recommandations finales de la commission et déplore l'"absence de consensus" sur le contenu de la lettre de griefs qui a été adressée au candidat de la France insoumise.

Selon Le Parisien, Jean-Guy de Chalvron, un des deux rapporteurs chargés d'examiner les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon, estime qu'un certain nombre de dépenses du candidat - pour 1,5 million d'euros sur un total 10,7 millions -, ne pouvaient ouvrir le droit à un remboursement par l'Etat sans pour autant entraîner un rejet de ces comptes.

Cet inspecteur général de l'administration à la retraite dit s'être heurté "à un refus extrêmement brutal" de la part de la CNCCFP à propos des propositions de régularisation qu'il lui a soumises, étant invité à les revoir nettement à la baisse.

Le Parisien ajoute que deux, voire trois autres rapporteurs de la Commission ayant eu à vérifier les comptes d'autres candidats en ont aussi claqué la porte.

Contacté par le journal, le président de la CNCCFP, François Logerot, a décliné tout commentaire. L'institution elle-même a déclaré au Parisien que "les rapporteurs savent que la Commission ne suit pas forcément toutes leurs recommandations."

La Commission a remis il y a une semaine aux onze candidats à la présidentielle son verdict sur leurs comptes de campagne sans les rendre publics, pour leur laisser le temps de déposer d'éventuels recours devant le Conseil constitutionnel.

Le Front national a déjà fait savoir que les comptes de Marine Le Pen avaient été validés, ce qui lui ouvre le droit au remboursement d'une partie des dépenses engagées. (Yann Le Guernigou, édité par Pierre Sérisier)