PARIS, 15 avril (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb dit faire confiance à la majorité parlementaire et se prononce contre l'exclusion de ceux qui voteraient contre le projet de loi asile et immigration dans le Journal du Dimanche, à la veille de l'examen du texte en séance plénière à l'Assemblée nationale.

Le projet de loi, objet d'intenses débats jusqu'au sein de La République en marche, prévoit de doubler la durée de rétention des étrangers en attente d'expulsion et de réduire les délais de la demande d'asile. Le député LaRem Mathieu Orphelin a annoncé vendredi qu'il ne voterait pas le projet de loi, tout en démentant mener un "début de fronde".

Près de 200 amendements ont été déposés en commission par les députés de la majorité, certains adoptés, comme la limitation à 90 jours (et non 135) de la durée de rétention même en cas d'obstruction.

"Nous sommes parvenus à construire des compromis sans jamais nous compromettre. J'ai toute confiance en la majorité qui saura, j'en suis sûr, faire preuve de responsabilité", déclare Gérard Collomb dans le JDD.

Interrogé sur d'éventuelles sanctions pour les députés qui voteraient contre le texte, le ministre de l'Intérieur rejette l'idée d'exclusions: "Je n'ai jamais été pour l'exclusion, même quand j'étais au PS. Je ne vais pas changer maintenant. Je crois au pouvoir de conviction mais aussi à une éthique de responsabilité", dit-il.

Le ministre de l'Intérieur balaie en outre les critiques émises par le Défenseur des droits Jacques Toubon, ex-RPR et ministre de la Justice de Jacques Chirac, le renvoyant à ses discours passés.

"Si nous reprenions les discours qu'il prononçait à l'époque où il était engagé en politique, je ne suis pas certain que cela correspondrait aux propos qu'il tient aujourd'hui. Mais chacun n'a-t-il pas droit à la rédemption" (Julie Carriat, édité par Pierre Sérisier)