PARIS, 22 août (Reuters) - Force ouvrière (FO) proposera aux autres organisations syndicales une journée de mobilisation début octobre contre la réforme des retraites, laquelle pourrait servir de catalyseur à un grand mouvement de contestation, a déclaré mercredi son dirigeant, Pascal Pavageau.

A l'heure où le Premier ministre Edouard Philippe s'apprête à rencontrer les organisations patronales et syndicales pour discuter de l'agenda social de la rentrée, le secrétaire général de FO affiche son désaccord face à la politique sociale du gouvernement.

"On a vraiment l'impression (...) d'un gouvernement qui cherche à déprotéger, on va dire à casser brique par brique l'ensemble de notre modèle social collectif", a déclaré Pascal Pavageau sur BFMTV.

Il estime "qu'une journée de mobilisation interprofessionnelle est nécessaire début octobre pour pouvoir commencer (...) à monter d'un cran face à ce rouleau compresseur". Elle serait suivie d'autres journées de manifestations lesquelles pourraient prendre la forme de grèves, a-t-il ajouté.

La réforme des retraites attendue en 2019, qui vise à mettre en place un régime universel par points, pourrait jouer le rôle de catalyseur à cette mobilisation d'ampleur, notamment parce qu'elle "nous concerne tous", dit Pascal Pavageau.

Un régime par points force les actifs à rentrer dans une "logique d'individualisation" qui nuit à la solidarité intergénérationnelle, précise le leader syndical. Il ajoute que ce type de régime incite aussi les individus à travailler "sans fin" pour cumuler suffisamment de points.

Emmanuel Macron a insisté mercredi devant ses ministres, sur l'importance de ne pas "dévier de stratégie" et de poursuivre la "transformation" économique et sociale engagée lors de la première année de son quinquennat.

La dernière journée de manifestation interprofessionnelle menée conjointement par FO et la CGT le 28 juin dernier n'avait mobilisé que très peu de personnes. La préfecture de police avait recensé 2.900 manifestants dans la capitale. (Caroline Pailliez, édité par Arthur Connan)