Par ailleurs, un consortium s'est dit prêt mardi à lancer une offre sur 66% du capital d'Urenco dès que le Royaume-Uni -également propriétaire de 33% des parts- et l'Allemagne auront mis formellement leurs participations en vente.

Patrick Upson, ex-directeur technologique d'Urenco et ex-directeur général d'Enrichment Technology, une coentreprise entre Urenco et Areva, n'a pas identifié les firmes concernées mais a noté qu'il s'agissait de partenaires industriels et financiers.

Il a dit valoriser Urenco à une dizaine de milliards d'euros et a ajouté que le consortium pourrait soumettre une offre sur 100% du capital si l'Etat néerlandais décidait aussi de vendre ses 33%.

Des sources avaient indiqué lundi à Reuters qu'Areva et le japonais Toshiba envisageaient de soumettre une offre.

Selon une personne proche de Toshiba, le groupe japonais ne songe pas à une offre en solo mais éventuellement à une offre commune avec d'autres parties prenantes.

"Le gouvernement du Royaume-Uni, ainsi que RWE et E.ON, sont disposés à céder leurs parts", a fait savoir le ministère de l'Economie allemand, dans une réponse écrite aux questions posées par un parlementaire.

EN MAINS SÛRES

Les Pays-Bas ont eux réitéré leur intention de ne pas vendre. Pour autant, une cession des parts britanniques et allemandes est envisageable si les Néerlandais sont convaincus qu'il n'y a aucun risque de prolifération, a dit une source au fait du dossier.

"Nous sommes tout à fait satisfaits de la structure actuelle de l'actionnariat. Urenco s'occupe d'enrichir l'uranium et nous pensons qu'il vaut mieux conserver ce savoir en mains sûres", a dit Esther Benschop, porte-parole du ministère de l'Economie néerlandais.

Elle a ajouté que l'Etat néerlandais, tout comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne, avait un droit de veto sur toute cession, droit qui n'a pas été utilisé en l'absence de proposition concrète.

Urenco a été fondé en 1971 sous les auspices du Traité d'Almelo passé entre l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. Ce traité règlemente l'enrichissement de l'uranium aux fins d'usage civil.

Des experts estiment que les trois pays peuvent vendre leurs parts mais ils ajoutent que posséder les titres ne donne pas accès à une technologie d'enrichissement ultra-secrète et que les gouvernements restent responsables du volet non prolifération.

Berlin a déjà vendu ses parts à RWE et à E.ON qui souhaitent les céder à leur tour dans la mesure où l'Allemagne ne veut plus de l'électricité nucléaire après la catastrophe de Fukushima, au Japon, en mars 2011.

"Urenco n'est pas stratégique", a dit le vice-président du directoire de RWE Rolf Martin Schmitz mardi, sans préciser si RWE comptait vendre ses parts ou discutait de leur cession.

Une source bancaire a dit à Reuters qu'Urenco voulait engager une banque d'investissement pour le conseiller et qu'il préparait une procédure de consultation de ses comptes ainsi qu'une note d'information à l'intention des candidats intéressés.

Deux personnes au fait du dossier ont dit qu'un prix de huit à dix milliards d'euros était considéré comme juste. Il représenterait à peu près huit à 10 fois l'excédent brut d'exploitation estimé d'Urenco en 2012.

Avec Geert De Clercq, Wilfrid Exbrayat pour le service français

par Christoph Steitz et Ivana Sekularac

Valeurs citées dans l'article : AREVA, RWE AG, E.ON AG, Toshiba Corp