La réunion, retardée à deux reprises par le COVID-19, est une chance pour l'organisme de 27 ans de prouver qu'il peut répondre à ce que le Directeur général Ngozi Okonjo-Iweala a décrit comme une "polycrise" de défis économiques, sanitaires, environnementaux et sécuritaires.

Personne ne s'attend à un paquet d'accords mais Mme Okonjo-Iweala a exhorté les négociateurs à travailler sans relâche pour obtenir "au moins un ou deux" résultats concrets.

Voici les principaux sujets :

RÉPONSE À LA PANDÉMIE

Mme Okonjo-Iweala a qualifié l'iniquité du vaccin COVID-19 d'"inadmissible" et a donné la priorité absolue à un accord visant à faciliter l'acheminement des vaccins à plus grande échelle.

Même si la demande de vaccins COVID-19 a diminué, l'Inde, l'Afrique du Sud et une centaine d'autres bailleurs de fonds cherchent à obtenir une dérogation potentielle aux droits de propriété intellectuelle pour les vaccins et les traitements.

Cependant, les membres de l'OMC restent divisés sur un projet d'accord sur les vaccins négocié entre les quatre principales parties (Inde, Afrique du Sud, Union européenne et États-Unis) qui a été forgé pour sortir d'une impasse de 18 mois. Les groupes de protestation exhortent les membres à le rejeter et la Chine a déposé une objection.

PÊCHE

Des négociations distinctes visent à supprimer les subventions qui contribuent à la surpêche, une mesure qui, selon les écologistes, est importante pour aider les stocks de poissons à se reconstituer.

Mais les discussions durent depuis 20 ans et les tentatives d'accord ont échoué lors de la dernière réunion ministérielle à Buenos Aires en 2017. Le chef adjoint de l'OMC, Xiangchen Zhang, a déclaré que le résultat de la pêche serait un "test critique" de la crédibilité de l'OMC.

Le président colombien Santiago Wills affirme qu'un accord global est "à portée de main" mais que des différences considérables subsistent, notamment sur le travail forcé et l'ampleur des exemptions pour les pays en développement qui pourraient inclure la Chine, première nation de pêche au monde. Le dernier projet d'accord datant de novembre contenait 26 paires de crochets indiquant les domaines non résolus.

L'Inde a été l'un des plus grands détracteurs.

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

La chef de l'OMC, Mme Okonjo-Iweala, tient des consultations privées avec un groupe d'économies clés en vue de trouver une réponse à la crise alimentaire provoquée en partie par les perturbations des exportations des principaux exportateurs de blé, l'Ukraine et la Russie.

Une option est une soi-disant "déclaration ministérielle" sur la fin des droits de douane sur les livraisons de nourriture humanitaire, comme l'a proposé Singapour, mais même cela ne fait pas encore l'unanimité, selon les délégués.

Un projet d'accord sur d'autres aspects de la politique agricole pourrait être soumis aux ministres avant la conférence, mais des sources indiquent que de vastes lacunes subsistent sur des domaines clés, notamment la forme et le niveau des subventions autorisées.

MORATOIRE SUR LE COMMERCE ÉLECTRONIQUE

Une interdiction des droits d'importation ou des soi-disant "transmissions électroniques" représentant des centaines de milliards de dollars par an doit être renouvelée.

Le moratoire est en place depuis 1998 mais l'Afrique du Sud et l'Inde ont lancé une proposition distincte pour le lever. Ils se sont opposés à une prolongation dans le passé, invoquant la perte de recettes douanières, mais ne l'ont pas bloquée jusqu'à présent.

RÉFORME DE L'OMC

Tous les membres de l'OMC affirment que le règlement de l'organisation doit être mis à jour, bien qu'ils ne soient pas d'accord sur la manière de le faire.

Le plus pressant est que sa cour d'appel des différends est paralysée depuis près de deux ans, depuis que le président américain d'alors, Donald Trump, a bloqué la nomination de nouveaux arbitres, ce qui a réduit l'envie de chercher à redresser les différends commerciaux par le biais de l'OMC.

Mme Okonjo-Iweala espère que les membres pourront convenir d'une feuille de route pour la réforme de la procédure de règlement des différends lors de la réunion.

Toutefois, les délégués affirment qu'il n'y a guère de terrain d'entente, certains ne souhaitant que de petites retouches et d'autres, comme les États-Unis, cherchant une vaste refonte d'un système décrit par sa principale responsable du commerce, Katherine Tai, comme "lourd et bureaucratique".

ENVIRONNEMENT

Les négociations ont commencé en 2020 et sont dans une phase préliminaire, mais certains experts pensent que l'environnement a le potentiel de donner à l'organisme une nouvelle vitalité et un nouvel objectif.

La Nouvelle-Zélande a soumis une proposition d'élimination progressive des combustibles fossiles, mais la plupart des délégués la considèrent comme trop ambitieuse. Si un accord sur la réduction des subventions à la pêche est conclu, cela pourrait donner un certain élan aux efforts environnementaux.