PARIS, 25 janvier (Reuters) - Le Parquet national financier a ouvert mercredi une enquête pour détournement de fonds publics après des révélations parues dans la presse, à trois mois de la présidentielle, sur des emplois présumés fictifs de l'épouse de François Fillon.

Selon le Canard enchaîné, Penelope Fillon a été rémunérée pendant huit ans comme attachée parlementaire par François Fillon puis son suppléant à l'Assemblée nationale, et pendant 20 mois par "La Revue des deux mondes".

L'hebdomadaire satirique dit cependant n'avoir guère trouvé trace de ses activités.

Voici les principales réactions politiques:

FRANÇOIS FILLON, dans un communiqué:

"Je souhaite, pour rétablir la vérité, être reçu au Parquet national financier dans les plus brefs délais.

Je ne peux que m?étonner que des faits aussi anciens et légaux fassent l?objet d?une telle campagne, à trois mois du premier tour de l?élection présidentielle.

Je me battrai pour que triomphe la vérité et pour défendre mon honneur."

THIERRY SOLÈRE, porte-parole de François Fillon, sur Europe 1:

"Je note deux choses: un, que la loi a été respectée dans le cas de François Fillon et (...) Mme Fillon a travaillé à ses côtés et d'ailleurs son investissement l'a amenée même à être élue de la ciirconscription qu'il a longuement occupée pendant toutes ces années. Et, deux, je note le jour même que l'article sort, il y a une enquête préliminaire qui est ouverte.

François Fillon (...) ira s'expliquer sans aucune difficulté sur ce sujet auprès des enquêteurs parce qu'il n'a rien à cacher dans cette affaire."

PHILIPPE GOSSELIN, député Les Républicains, à des journalistes:

"A ce stade, on n'a pas de raisons de douter des propos de François Fillon quand il vous dit que ça correspond à un travail effectif."

"Si des preuves devaient être apportées (...) peut-être même faudrait-il qu'elles soient apportées rapidement, ce qui éviterait de faire enfler une polémique qui (...) pourrait avoir des incidences non négligeables parce que tout le monde est un peu à fleur de peau."

BRUNO LE ROUX, ministre de l'Intérieur, sur RTL:

"Quand il y a une accusation, il faut une explication. Ce n'est pas aux porte-parole de s'expliquer. C'est une accusation grave, le temps est à l'explication et François Fillon doit en donner de claires."

BENOÎT HAMON, candidat à la primaire à gauche, sur France 2:

"Il faut que tout parlementaire n'ait plus le droit d'embaucher ni son enfant, ni un cousin, ni un parent, ni une femme, il faut une frontière étanche."

OLIVIER FAURE, président dui groupe socialiste à l'Assemblée nationale, à des journalistes:

"Embaucher sa propre femme, je n'y suis pas favorable. Je pense qu'on ne devrait pas embaucher des gens de notre propre famille parce que ça fait craindre un arrangement qui n'a rien à voir avec le travail."

"Je vois bien l'écran de fumée que François Fillon cherche à créer en disant que finalement c'est légal. Bien sûr que c'est légal. En revanche on ne peut pas fournir des revenus à quelqu'un qui ne travaille pas. C'est ça le vrai sujet et c'est le sujet auquel M. Fillon doit répondre."

JEAN-MARIE LE PEN, co-fondateur du Front national, sur Twitter:

"Le parquet national financier a une fâcheuse tendance à abuser de ses enquêtes préliminaires qui sont sans contrôles ni limites."

(Service France, édité par Simon Carraud)