BRUXELLES, 9 mars (Reuters) - Les ministres pourront soutenir ouvertement un candidat à l'élection présidentielle à partir du 24 mars, a déclaré jeudi François Hollande, renouvelant son appel à faire échec à Marine Le Pen, dont la candidature suscite l'inquiétude des partenaires européens de la France.

Le président français n'a pas confirmé que ses déclarations sur la nécessité d'empêcher le Front national d'accéder au pouvoir pouvaient être entendues comme un feu vert à ceux qui voudraient soutenir Emmanuel Macron, que les sondages désignent comme le rempart le plus efficace face à la candidate du Front national.

"Ça, c'est la réponse en terme électoral qui peut être évoquée mais ce n'est pas ce que je veux souligner en ce moment", a répondu le chef de l'Etat à cette question lors d'une conférence de presse au Conseil européen, à Bruxelles.

"La réponse qu'il faut faire, c'est une réponse politique au sens d'aller jusqu'au bout dans la dénonciation des propos du Front national", a-t-il ajouté.

Des membres du gouvernement et de la majorité ont exprimé publiquement leur soutien à Emmanuel Macron, leur inclination ou leur hésitation, d'autres le faisant sous le sceau de l'anonymat, en soulignant notamment le risque d'une victoire de Marine Le Pen.

Prié de dire si ses homologues européens s'inquiétaient de la prééminence de cette dernière dans les sondages, François Hollande a répondu : "Est-ce qu'il y a de l'inquiétude ? Oui. Mais il y a de l'inquiétude parce qu'il y a présence de l'extrême droite partout en Europe à des niveaux élevés."

A la question de savoir pour qui il voterait, le président a répondu sur le ton de la plaisanterie : "Je vous répondrai plus tard."

Les membres du gouvernement pourront quant à eux exprimer leur soutien publiquement à partir du 24 mars.

"J'ai fixé clairement les choses puisqu'il y a eu un conseil des ministres mercredi", a dit François Hollande.

"Le 17 mars, il y aura les candidatures qui seront non pas simplement déclarées mais qui seront autorisées (?), c'est à partir de là que les personnalités politiques... et notamment à partir du 24 puisqu'il y aura la possibilité pour des ministres de faire campagne (...), qu'ils pourront dire ce qu'ils veulent faire dans cette période très importante qui est le choix du prochain président de la République", a-t-il ajouté. (Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)