18 octobre (Reuters) - L'Iran s'est engagé à fournir à la Russie des missiles sol-sol et davantage de drones, a-t-on appris de deux hauts responsables et de deux diplomates iraniens.

L'accord a été conclu le 6 octobre lors d'une visite à Moscou du premier vice-président iranien, Mohammad Mokhber, de deux hauts responsables des Gardiens de la révolution et d'un responsable du Conseil suprême de la sécurité nationale.

"Les Russes ont demandé davantage de drones et des missiles balistiques iraniens dotés d'une précision améliorée, notamment des missiles Fateh et Zolfaghar", a précisé l'un des diplomates iraniens.

Un responsable occidental informé du dossier a confirmé ces informations, expliquant qu'un accord avait été conclu entre l'Iran et la Russie sur la fourniture de missiles balistiques sol-sol de courte portée, dont des Zolfaghar.

Le diplomate iranien a réfuté des affirmations de responsables occidentaux selon lesquels ces livraisons enfreindraient une résolution adoptée en 2015 par le Conseil de sécurité de l'Onu.

"L'endroit où ils sont utilisés n'est pas le problème du vendeur. Nous ne prenons pas partie dans la crise de l'Ukraine comme le fait l'Occident. Nous souhaitons une issue à la crise par la voie diplomatique", a dit le diplomate iranien.

L'Ukraine a fait état ces dernières semaines d'une multiplication des attaques russes utilisant des drones de fabrication iranienne Shahed-136. L'Iran a nié fournir ces drones à Moscou et mardi, le Kremlin a démenti que ses forces aient utilisé des drones iraniens pour attaquer l'Ukraine.

Le ministère de la Défense russe s'est refusé à tout commentaire.

L'utilisation de missiles iraniens en plus des drones par les troupes russes en Ukraine ne manquerait pas d'ajouter à la tension déjà forte entre l'Iran et l'Occident, Etats-Unis en tête.

Lundi, le département d'Etat américain a estimé que des drones iraniens avaient été utilisés lors d'attaques en début de journée contre Kyiv, la capitale ukrainienne, et Karinne Jean-Pierre, la porte-parole de la Maison blanche, a accusé Téhéran de mentir en affirmant qu'aucun drone iranien n'était utilisé par l'armée russe en Ukraine.

Un diplomate européen a expliqué que son pays estimait que la Russie avait de plus en plus de mal à produire elle-même les armes en raison des sanctions occidentales et qu'elle se tournait vers d'autres fournisseurs, dont l'Iran et la Corée du Nord.

"Les drones et les missiles sont une nouvelle étape logique", a-t-il dit. (Version française Marc Angrand)