* Christophe Castaner (LaRem) en tournée en Europe

* Paris défend l'idée de "plusieurs chefs de file"

* Macron au Luxembourg jeudi, voit Merkel vendredi

PARIS, 5 septembre (Reuters) - Emmanuel Macron souhaite que la plateforme "progressiste" qu'il appelle de ses voeux en vue des élections européennes du 26 mai soit constituée à la fin de l'année ou au tout début de l'année prochaine, a indiqué mercredi une source à l'Elysée.

A neuf mois du vote, qui constituera le premier test électoral pour le chef de l'Etat depuis son accession au pouvoir, les partis politiques européens commencent à fourbir leurs armes avant ce scrutin qui devrait être dominé par la question migratoire, source de crispations entre Etats membres.

A Bruxelles, l'eurodéputé conservateur allemand Manfred Weber a annoncé mercredi qu'il entendait être candidat du Parti populaire européen (PPE) pour les élections et devenir le prochain président de la Commission européenne.

En France, le chef de file du parti présidentiel La République en Marche (LaRem) Christophe Castaner a entamé cet été une tournée européenne à la recherche d'alliés dans d’autres pays de l'UE. Mardi, il s'est notamment entretenu à Bruxelles avec plusieurs eurodéputés, dont président du groupe des Libéraux et démocrates (Alde) Guy Verhofstadt.

"L'idée c'est qu'il puisse y avoir une forme de coalition pour l'élection qui rassemble les progressistes sur une plateforme commune qui peut aller au-delà des appartenances politiques bien structurées qu'on connaît", explique une source à l'Elysée.

"On est dans un moment européen grave où il faut savoir se recomposer parce que le camp nationaliste lui ne va pas hésiter à se recomposer, il ne faut donc pas rester prisonnier des étiquettes politiques", ajoute cette source.

Partant du principe que la campagne électorale ne débutera véritablement qu'en début d'année, il faut avoir "une plateforme commune" "vers décembre-janvier".

OFFRE POLITIQUE

Les élections européennes, qui se dérouleront entre le 23 et le 26 mai dans les 27 Etats membres, se tiennent dans un contexte compliqué, marqué par la sortie programmée de la Grande-Bretagne du bloc communautaire fin mars et la montée des formations nationalistes dans plusieurs pays.

La tension s'est avivée ces dernières semaines entre les partisans d'une ligne dure en matière de migrations, défendue notamment par des responsables italiens et autrichiens, et ceux d'une ligne "progressiste", revendiquée entre autres par Emmanuel Macron.

"Il s'agit de présenter une offre politique qui montre que les progressistes savent se rassembler parce que sinon ils vont se faire balayer, qu'ils savent proposer des solutions qui répondent à la peur qu'exprime le vote nationaliste, sans sombrer dans le repli généralisé", note la source à l'Elysée.

A la question de savoir qui pourrait incarner cette plateforme, cette source défend l'idée "d'un ou des chefs de file" qui "porteraient cette plateforme un peu partout en Europe".

"Il ne faut pas être obsédé par l'idée qui a été mise sur la table en 2014 selon laquelle il faille absolument une personne pour toute l'Europe", dit-elle. "Ce n'est pas tellement la question des Spitzenkandidaten qui est importante parce ce que ce n'est pas ça que les électeurs veulent voir en priorité. Ce qu'ils veulent voir c'est quel est le programme sur cinq ou six grand thèmes que les gens qui se présentent à eux veulent faire pour l'Europe et avec qui ils sont capables de le faire, c'est là-dessus qu'on va travailler".

Un an après son discours de la Sorbonne dans lequel il avait fait une série de propositions pour relancer l'UE, Emmanuel Macron a poursuivi cet été et à la rentrée son offensive diplomatique européenne dans un contexte toutefois nettement moins favorable qu'au moment de son élection.

Une semaine après un déplacement en Europe du Nord et à la veille d'une rencontre avec Angela Merkel à Marseille, il est attendu jeudi au Luxembourg pour un déjeuner de travail avec Premier ministre du Grand-Duché Xavier Bettel, le chef du gouvernement belge Charles Michel et le Premier ministre du Pays-Bas Mark Rutte, suivi d'une consultation citoyenne. (Marine Pennetier, édité par Nicolas Delame)