MADRID, 25 mars (Reuters) - Le gouvernement espagnol a proposé vendredi aux chauffeurs routiers des remises sur les carburants ainsi qu'une prime exceptionnelle afin de mettre fin à une grève ayant entraîné des pénuries et poussé les entreprises à réduire leur production.

Le paquet de mesures — incluant une remise de 0,20 euro par litre de carburant et une prime en espèces de 1.200 euros — coûtera au gouvernement environ un milliard d'euros, a déclaré vendredi à la presse la ministre des Transports Raquel Sanchez à l'issue des négociations engagées jeudi soir.

"Nous avons toujours été conscients des difficultés auxquelles l'industrie des transports, comme d'autres secteurs, est confrontée, touchée par la crise énergétique qui s'est intensifiée avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie", a-t-elle déclaré.

La remise sur les prix du carburant, dont un quart sera supporté par les compagnies pétrolières, s'appliquera également aux autres compagnies de transport, a-t-elle ajouté.

Les chauffeurs d'autobus, de camions légers, d'ambulances et de taxis recevront recevront également des aides, mais plus limitées.

La grève a commencé le 14 mars lorsqu'un groupe de chauffeurs et de propriétaires de petits camions ont commencé à bloquer les routes et les ports en réponse à la hausse des prix, exacerbée par le conflit actuel entre l'Ukraine et la Russie.

Trois associations de transport se sont jointes au mouvement après que le gouvernement a proposé lundi une aide de 500 millions d'euros que les chauffeurs ont vite jugé insuffisante.

Les chauffeurs de taxi ont cessé de travailler dans certaines parties du pays et les pêcheurs ont également temporairement arrêté le travail.

L'association professionnelle espagnole (CEOE) s'est plainte mercredi de la lenteur du gouvernement à agir par rapport à ses voisins français et portugais.

Les distributeurs ont appelé leurs clients au calme, soulignant que l'approvisionnement alimentaire était garanti malgré des pénuries sur certains produits. (Reportage de Nathan Allen, Belen Carreno et Inti Landauro, version française Dina Kartit, édité par Jean-Michel Bélot)