ISTANBUL (Reuters) - Le président turc Tayyip Erdogan a réitéré son opposition à l'entrée dans l'Otan de la Finlande et de la Suède, qu'il accuse de "soutenir le terrorisme", estimant en outre que les pourparlers entre Ankara et ces pays ne sont pas à la hauteur, a rapporté dimanche la chaîne de télévision publique TRT Haber.

L'opposition d'Ankara retarde l'accord qui permettrait un élargissement historique de l'Alliance atlantique, alors que l'Ukraine fait face à l'invasion de la Russie.

"Tant que Tayyip Erdogan est à la tête de la République de Turquie, nous ne pouvons absolument pas dire 'oui' à une entrée dans l'Otan de pays qui soutiennent le terrorisme", a-t-il déclaré samedi à des journalistes à son retour d'un voyage en Azerbaïdjan.

Deux sources ont précédemment déclaré à Reuters que les pourparlers de mercredi avaient permis peu de progrès, sans que l'on sache quand ils reprendraient.

Tout élargissement de l'Otan doit être approuvé par ses 30 pays membres.

La Turquie reproche à la Suède et à la Finlande d'héberger des personnes liées au groupe militant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et d'autres qu'elle considère comme des terroristes. Elle déplore aussi l'embargo des pays scandinaves sur la fourniture d'armes à Ankara, décidé en 2019 après l'intervention turque en Syrie.

"Ils ne sont ni honnêtes ni sincères. Nous ne pouvons pas répéter l'erreur commise dans le passé concernant les pays qui accueillent et nourrissent de tels terroristes au sein de l'Otan, qui est une organisation de sécurité", a-t-il déclaré.

La Suède et la Finlande ont déclaré qu'elles condamnaient le terrorisme et émis le souhait de se coordonner avec Ankara.

Le président Erdogan a également déclaré que la Turquie souhaitait la fin de la guerre entre la Russie et l'Ukraine le plus tôt possible, mais que la situation devenait chaque jour plus difficile.

"Lundi, j'aurai des appels téléphoniques avec la Russie et l'Ukraine. Nous continuerons d'encourager les parties à exploiter des canaux de dialogue et de diplomatie", a-t-il déclaré.

(Reportage Daren Butler ; version française Elizabeth Pineau)