(Ajoute déclarations, précisions)

BERLIN, 15 novembre (Reuters) - A la veille de la fin de leurs discussions exploratoires sur la formation d'un gouvernement d'union, conservateurs, libéraux et verts allemands campent toujours sur des positions inconciliables en ce qui concerne l'immigration et la gouvernance de la zone euro.

La chancelière Angela Merkel, qui souhaite que ces discussions s'achèvent jeudi, va faire pression sur les autres formations pour obtenir les compromis nécessaires à l'ouverture de négociations formelles, prédit la presse.

Sur le sujet sensible de l'immigration, les Verts restent fermement opposés au quota de 200.000 réfugiés par an souhaité par les conservateurs de la CDU-CSU. Des divergences persistent aussi en ce qui concerne le regroupement familial et le projet de budget commun proposé par la France, selon un document de travail obtenu mercredi par Reuters.

Plusieurs paragraphes de ce texte de deux pages censé résumer la position européenne de la coalition, baptisée Jamaïque en raison des couleurs de ses composantes, restent entre crochets, ce qui signifie que les chefs de file des trois formations vont devoir régler ces questions dans la journée.

"[La proposition de compromis suivante n'a pu être adoptée : Il est nécessaire de disposer d'une capacité à amortir les situations économiques d'urgence extraordinaires et imprévisibles qui aille au-delà de celles des Etats-membres (...)", peut-on y lire.

"Nous ne sommes pas favorables à des moyens budgétaires pour amortir les chocs économiques", dit un autre paragraphe entre crochets, qui résume la position du Parti libéral démocrate (FDP).

L'union bancaire est mentionnée dans deux autres alinéas, l'un soutenu par les conservateurs et l'autre par les Verts. Un troisième, rédigé dans des termes plus fermes, est attribué au FDP.

Les milieux d'affaires ne cachent pas leur impatience. "Nous pensons que tous les partis impliqués ont compris la nécessité de parvenir à un accord d'ici Noël", a commenté Dieter Kempf, président de la Fédération de l'industrie allemande (BDI).

Aux divergences entre les trois mouvements s'ajoutent les dissensions entre conservateurs.

L'Union chrétienne-sociale (CSU), l'alliée bavaroise de la CDU qui craint un recul aux élections locales de 2018, se montre intransigeante sur les questions d'immigration. Son secrétaire général Andreas Scheuer s'est dit prêt à des compromis. "Mais, a-t-il dit, il devient de plus en plus clair que la Jamaïque n'est pas un voyage d'agrément". (Hans-Edzard Busemann; Jean-Philippe Lefief pour le service français)