LE CAIRE, 14 décembre (Reuters) - Le directeur de deux journaux égyptiens indépendants, dont l'un des seuls quotidiens anglophones, a déclaré mercredi que les autorités avaient ordonné le gel de ses avoirs pour des liens qu'il conteste avec l'organisation des Frères musulmans.

La confrérie est interdite depuis que le président Mohamed Morsi, qui était issu de ses rangs, a été renversé par l'armée en 2013 après de grandes manifestations contre son pouvoir.

Mohamed Sakr, président de Business News, la société mère du journal financier Al Borsa et du quotidien anglophone Daily News Egypt, a dit ne pas comprendre ce qui motivait la décision de la commission créée par le gouvernement pour gérer les fonds et avoirs confisqués aux Frères musulmans.

"Nos livres de comptes sont ouverts, nos ressources sont transparentes et elles n'ont qu'une seule origine, la publicité et les abonnements", a-t-il déclaré à Reuters.

"Nous n'avons reçu aucune explication, ni même de mise en garde à ce sujet, donc nous sommes extrêmement surpris de cette décision", a-t-il ajouté.

Les groupes de défense des droits de l'homme accusent le régime du l'ancien chef de l'armée Abdel Fattah al Sissi, élu depuis à la présidence du pays, d'être revenu sur toutes les libertés que les Égyptiens avaient gagnées après le soulèvement de 2011 contre l'autocrate Hosni Moubarak, en particulier en matière de liberté d'expression.

Mohamed Sakr a indiqué que Business News avait fait appel de la décision de la commission gouvernementale et que les journaux continueraient entre temps à paraître normalement.

(Eric Knecht et Haitham Ahmed; Tangi Salaün pour le service français) )