Le repo de référence au jour le jour négocié sur le marché interbancaire a bondi de 255 points de base à 4% dans les transactions du matin, le niveau le plus élevé depuis le 28 février. Il s'est échangé pour la dernière fois à 1,8658% mardi après-midi. La hausse des coûts d'emprunt survient à un moment où la demande de liquidités en fin de mois a bondi, car les institutions financières sont tenues de maintenir des positions de trésorerie élevées pour satisfaire à divers contrôles réglementaires et exigences administratives, ce qui fait que de nombreuses banques sont réticentes à prêter à leurs pairs.

"Le resserrement des liquidités m'a pris au dépourvu, le prix s'est soudainement envolé", a témoigné un trader local. La Banque Populaire de Chine (PBOC) a injecté 19 milliards de yuans (2,60 milliards de dollars) par le biais d'opérations d'open market mardi, mais certains traders obligataires ont déclaré que le montant était trop faible car la grande majorité des banques sont devenues plus prudentes en matière de prêts vers la fin du mois.

Le marché attend des injections de liquidités

Toutefois, sur le marché des produits dérivés, les investisseurs ne s'attendent pas à ce que ces tensions sur les liquidités persistent. Ils parient sur des injections de liquidités plus importantes et sur d'éventuelles baisses de taux pour faire face aux ventes d'obligations souveraines nouvellement approuvées pour un montant de 1 000 milliards de yuans (136,67 milliards de dollars).

Les swaps de taux d'intérêt à un an, qui montrent les attentes des investisseurs quant aux rendements futurs, ont perdu 7 points de base cette semaine pour atteindre 2,02% depuis que la Chine a annoncé l'émission de nouvelles dettes la semaine dernière pour soutenir la reconstruction des zones sinistrées.

"Le marché continue de s'attendre à des injections de liquidités pour amortir l'impact de l'augmentation de l'offre d'obligations", estime Frances Cheung, stratège taux chez OCBC Bank. "Nous voyons une probabilité accrue d'une réduction du ratio de réserves obligatoires (RRR), ce qui serait utile car une réduction de 25 points de base peut libérer des liquidités pour couvrir une grande partie des émissions d'obligations supplémentaires".

Des PMI inquiétants

Le pari d'un renforcement du soutien est d'autant plus d'actualité que les indicateurs PMI officiels publiés cette nuit sont médiocres. L'indice des directeurs d'achat dans le domaine manufacturier est tombé à 49,5, contre 50,2 points attendu. Un indicateur PMI sous la barre des 50 points signale une contraction. Les économistes pensent qu'un ralentissement des dépenses d'infrastructure pourrait expliquer cette déception, comme le marasme immobilier. En parallèle, les commandes à l'exportation et à l'importation se sont contractées pour le huitième mois consécutif. Le PMI des services est redescendu à 50,6 points, alors que le marché pensait qu'il monterait à 51,9 points. Le sursaut constaté en septembre a donc été de courte durée.