Les dirigeants européens doivent sérieusement prendre en considération le rapport de la Commission sur l'évolution de l'emploi et de la situation sociale en Europe, publié le 8 janvier dernier. En effet, ce document confirme les perspectives sombres concernant le chômage, la détérioration de la situation sociale et du pouvoir d'achat et l'augmentation de la pauvreté. Pour la Confédération européenne des syndicats (CES), des mesures d'urgence ambitieuses s'imposent pour sortir du marasme.

Pour Bernadette Ségol, secrétaire générale de la CES : « 2013 s'annonce comme une année difficile. L'Europe s'enlise dans la crise. Les taux de chômage atteignent des records comme l'attestent les derniers chiffres d'Eurostat. Pour la première fois, le cap des 26 millions de chômeurs est dépassé. Il faut s'attaquer en priorité au chômage, à la précarité, aux inégalités. On ne peut plus s'en remettre à une hypothétique amélioration de la situation économique pour espérer un changement de la situation sociale  ».

Des propositions positives ont été faites, comme la garantie pour les jeunes. Il faut aussi saluer l'analyse positive du rôle que jouent les salaires minima pour réduire les inégalités. Malheureusement, les mesures pour l'investissement social restent à l'état de promesse. La Commission a également perdu de vue que les salaires réels doivent augmenter avec la productivité. Généralement les conclusions du rapport de la Commission ne sont pas à la hauteur des défis à relever. Dans son rapport, la Commission se contente de donner des conseils aux États membres. Aucun nouvel acte européen concret n'est posé.

Bernadette Ségol a ajouté : « Le rapport de la Commission européenne ne fait qu'apporter du crédit à ce que nous disons depuis des années : l'austérité, ça ne marche pas. Cette semaine, le Fonds monétaire international a de nouveau reconnu ses erreurs : il a largement sous-évalué l'impact des mesures d'austérité sur les économies européennes. La Commission, elle, ne se remet pas en cause. Pourtant elle porte sa part de responsabilité dans les choix qui ont été pris car elle a encouragé l'austérité qui a dégradé la situation. Sans politiques fortes en mesure d'inverser cette tendance, nous allons vers des lendemains encore plus douloureux  ».

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