Le Japon devrait apporter des fonds supplémentaires au Fonds monétaire international (FMI) pour l'aider à combattre la crise de la dette en Europe, même si les Etats-Unis ne le font pas, a estimé Takatoshi Kato, ancien directeur général adjoint du FMI, qui a également occupé divers postes de haut niveau au ministère des finances du Japon.

"Il est souhaitable que les Etats-Unis participent... Mais même si ce n'était pas le cas, le Japon devrait participer, aux côtés des autres pays du G20", a estimé Takatoshi Kato.

Bien que la situation budgétaire du Japon soit également difficile, Takatoshi Kato, qui a été vice-ministre des Finances chargé des affaires internationales au milieu des années 1990, a estimé que le Japon pouvait se permettre d'accorder un soutien financier à l'institution en utilisant une partie de ses 1.300 milliards de dollars de réserves de devises étrangères, la deuxième plus importante au monde.

"Dans la mesure où les institutions financières japonaises veulent que la crise de la dette en Europe, qui a entraîné une baisse de l'euro et des actions, prenne fin, une contribution du Japon peut obtenir un certain soutien dans le pays", a ajouté Takatoshi Kato.

Les représentants du FMI ont déclaré mercredi que l'institution estimait qu'il lui fallait de 500 milliards à 600 milliards de dollars de fonds supplémentaires pour combattre la crise de la dette en Europe, et qu'elle attendait une participation de pays tels que la Chine et le Japon. Le plus grand contributeur au FMI, les Etats-Unis, ont fait savoir qu'ils n'apporteraient pas de fonds supplémentaires à l'institution.

"Il est nécessaire que le FMI, en tant que prêteur de dernier ressort, apporte un soulagement aux marchés financiers en disposant de suffisamment de fonds pouvant être mobilisés si nécessaire", a observé Takatoshi Kato.

Par ailleurs, un haut représentant du gouvernement japonais a déclaré jeudi que le Japon se tenait prêt à soutenir les efforts des pays européens pour résoudre la crise financière, y compris en prêtant dees fonds au FMI.

Takatoshi Kato a admis que des contributions supplémentaires de la part du Japon devraient être apportées à la condition que l'Europe renforce d'abord ses efforts pour contenir la crise en construisant un pare-feu plus solide, et respecte les engagements pris lors du sommet européen de décembre.

Takatoshi Kato a en outre observé que la question des prêts au FMI serait probablement l'un des points centraux traités lors du sommet des ministres des Finances du G20 les 25 et 26 février à Mexico.

-Tatsuo Ito, Dow Jones Newswires

(Kelly Olsen a contribué à cet article)

(Version française Maylis Jouaret)