Le commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier, a déclaré vendredi qu'il ne pensait pas que l'avenir de l'euro était menacé, mais plutôt que le problème central résidait dans les économies de la région.

"Ce n'est pas une crise de l'euro ; il est ici question des difficultés que connaissent les économies de la zone euro", a expliqué Michel Barnier lors d'un entretien accordé à Dow Jones Newswires.

"J'ai une totale confiance dans la solidité de l'euro, et nous avons reçu un message de confiance de la part du Japon et de la Chine [à l'occasion de son voyage en Asie], de même que d'investisseurs en Europe", a indiqué le commissaire européen, qui était à Tokyo pour rencontrer les dirigeants japonais et intervenir lors d'un séminaire entre l'Union européenne (UE) et le Japon consacré au rétablissement de la confiance sur les marchés financiers.

Lorsqu'on lui a demandé si l'UE pourrait se joindre au Canada et au Japon pour exprimer des craintes relatives à la règle Volcker, il a répondu : "comme le Japon et le Canada, nous allons nous pencher sur ce point. La règle Volcker est un sujet de préoccupations pour nous."

La règle Volcker vise à empêcher les banques de dépôt de mener des activités de négoce pour compte propre avec les fonds de leurs clients. Cette règle s'inscrit dans le cadre de la réforme financière entreprise aux Etats-Unis et n'est pas encore en application.

Michel Barnier a confirmé qu'un groupe d'experts, chargé par ses soins cette semaine d'étudier les possiblités de réforme structurelle qui s'offrent au secteur bancaire, examinerait de près la règle Volcker et le rapport Vickers au Royaume-Uni, qui prône également une division plus stricte entre banque de détail et banque d'investissement.

"Le rapport Vickers et la règle Volcker sont des éléments qui seront pris en compte dans le travail du groupe", a-t-il dit.

"Il n'est pas question de menace ou de représailles d'aucune sorte, ce que nous souhaitons est engager un dialogue constructif", a ajouté Michel Barnier.

"Les pays du G20 doivent opérer sur un pied d'égalité. Il faut être vigilant pour garantir réciprocité, cohérence et comparabilité."

-Kenneth Maxwell, Dow Jones Newswires

(Version française Céline Fabre)