ROME, 30 juin (Reuters) - L'Italie a fait savoir samedi qu'elle refusait d'accueillir 59 migrants récupérés au large de la Libye quelques heures auparavant par un navire humanitaire espagnol.

Parmi les migrants récupérés par Open Arms, un bateau géré par l'association humanitaire espagnole Proactiva Open Arms, figurent cinq femmes et quatre enfants, selon Riccardo Gatti, chef de la mission italienne de l'organisation.

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, par ailleurs chef de la Ligue, le parti d'extrême droite membre de la coalition au pouvoir, a déclaré qu'il n'y aurait aucune exception à sa politique consistant à refuser aux bateaux humanitaires l'accostage sur les côtes italiennes.

Il a ajouté que Malte était le port d'escale le plus proche.

"Ils peuvent oublier d'arriver dans un port italien", a-t-il tweeté.

Son homologue maltais, Michael Farrugia, a répliqué sur Twitter que le sauvetage avait eu lieu plus près de l'île italienne de Lampedusa que de Malte.

"Cessez de donner de fausses informations et d'impliquer Malte sans aucune raison", a dit Michael Farrugia à Matteo Salvini.

Selon les déclarations de Riccardo Gatti à Radio Radicale, parmi les migrants à bord figurent des Palestiniens, des Syriens et des Guinéens. Leur état de santé est satisfaisant.

Plus tard, il a déclaré à Reuters qu'aucun pays n'avait autorisé Open Arms à accoster, et qu'il ne savait pas où il allait emmener les migrants.

Mercredi, Malte a laissé débarquer le bateau humanitaire allemand Lifeline à La Valette qui transportait 230 migrants. Le navire est resté bloqué en mer pendant près d'une semaine, conséquence de la décision de l'Italie de fermer ses ports aux bateaux de sauvetage gérés par des organisations non gouvernementales (ONG).

Cependant, le Premier ministre maltais Joseph Muscat a déclaré que le geste était ponctuel. Le lendemain, Malte annonçait qu'elle ne permettrait plus à des bateaux humanitaires d'accoster.

Plus de 650.000 migrants ont débarqué en Italie depuis 2014, principalement après avoir été secourus en mer au large des côtes libyennes par des groupes privés et publics. L'Italie en abrite environ 170.000, mais le nombre d'arrivées a chuté cette année. (Gavin Jones; Danielle Rouquié pour le service français)