BERLIN, 19 mars (Reuters) - Le Mécanisme européen de stabilité, fonds de sauvetage permanent de la zone euro, devrait à terme devenir une version européenne du Fonds monétaire européen, estime le président de l'Eurogroupe dans un entretien accordé au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

"Je pense que cela serait très logique que le fonds de secours MES évolue en FMI européen sur le moyen à long terme", déclare Jeroen Dijsselbloem dans l'article à paraître lundi.

Cette évolution signifierait selon lui que la "troïka" actuelle des créanciers internationaux de la Grèce, qui regroupe la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI, ne pourrait rester en l'état sur le long terme.

"La BCE se sent de plus en plus mal à l'aise dans son rôle au sein de la troïka, et à juste titre je pense", déclare Jeroen Dijsselbloem, en ajoutant que la Commission européenne a de son côté d'autres "tâches importantes" qui mobilisent ses efforts.

Le MES devrait "développer l'expertise technique que le FMI est seul à détenir pour le moment", explique-t-il.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a aussi proposé de transformer le MES en "fonds monétaire européen" afin d'améliorer la gestion des crises en Europe.

Les institutions doivent en attendant conserver leurs rôles dans le cadre du plan d'aide dont bénéficie la Grèce, a-t-il noté, ajoutant espérer que le FMI se décide rapidement sur sa participation au programme.

L'Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, tient lundi une réunion mais Jeroen Dijsselbloem ne s'attend pas à des avancées sur le dossier grec.

Le désaccord entre Athènes et ses créanciers internationaux sur les modalités d'examen de ses réformes l'empêche pour le moment d'obtenir le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide. (Michelle Martin, Véronique Tison pour le service français)