La monnaie unique européenne enregistrait des baisses marquées contre ses principales concurrentes ce midi sur le marché des changes, alors que le Vieux continent s'enfonce dans la récession. Ainsi vers 13 heures, l'euro recule de 0,71% contre le dollar à 1,2954 dollar.

“Les inquiétudes entourant le ralentissement de la croissance chinoise ainsi que l'incertitude qui plane sur une demande d'aide de l'Espagne ont pesé sur les devises principales”, résume le courtier RTFX.

Maintenant que la BCE a annoncé la possibilité de rachats d'actifs obligataires, que la Fed a lancé la 3ème édition de son “QE” cette fois illimité et que a Banque du Japon a relevé le pléfond de ses rachats de fonds souverains nippons, le marché accorde plus d'attention aux fondamentaux. Et ils ne sont pas bons.

La conjoncture chinoise, moteur de la croissance mondiale, ne cesse de se dégrader. Cette nuit, on a appris que l'indice d'activité manufacturier PMI flash de la Chine calculé par HSBC pour septembre a légèrement remonté de 47,6 à 47,8 points. Mais pour le 11ème mois de suite, cet indice reste inférieur à la barre des 50 points, ce qui signale une contraction (et une expansion au-delà).

'La croissance de l'activité manufacturière chinoise ralentit toujours, mais le rythme de la décélération se stabilise', souligne Hongbin Qu, économiste de HSBC ASie. 'Les récentes mesures de soutien (décidées par l'Etat chinois) devraient produire leurs effets et mener à une modeste amélioration au 4ème trimestre', pronostique M. Qu. Tout comme l'économiste de HSBC, un cambiste nord-européen s'attend à ce que cet indice repasse la barre des 50 d'ici la fin de l'année.

Les nouvelles d'Europe ne sont pas meilleures. On a appris que l'indice PMI flash composite Markit de l'activité globale dans l'Eurozone se replie de 46,3 en août à 45,9 en septembre, signalant ainsi une contraction mensuelle du secteur privé pour la douzième fois au cours des 13 derniers mois. Le taux de repli atteint son plus haut niveau depuis juin 2009.

D'autre part, la conjoncture se détériore brutalement dans le secteur privé français en septembre, d'après les dernières données PMI Flash de Markit qui signalent le plus fort repli de l'activité depuis 41 mois.

Par ailleurs, l'adjudication d'obligations souveraines espagnoles réalisée ce matin reçoit un accueil mitigé de la part des opérateurs.

“Une fois encore, l'attention se focalise sur les dernières nouvelles macroéconomiques', indique un opérateur. Chez Saxo Banque, on est plus ferme : “il semblerait que les investisseurs restent sceptiques sur le fait que les actions des banques centrales puissent booster l'économie”.

Après s'être aventuré jusqu'à plus de 103 yens l'euro au moment de l'annonce de l'intervention supplémentaire de la Banque du Japon, le yens se reprend : la monnaie unique européenne perd 1,06% face à lui à cette heure à 101,27. “La monnaie nippone regagnait du terrain face aux autres devises sur fond de spéculation d'inefficacité des actions de la Banque du Japon”, commente encore Saxo Banque.

Face au sterling, il limite sa perte à 0,52% à 0,8000, et cède également 0,15% contre le franc suisse 1,2086 franc l'euro.

Les cambistes devront encore digérer les statistiques américaines de l'après-midi. Ils prendront tout d'abord connaissance des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, à 14h30.

L'indicateur avancé du Conference Board pour août sera pour sa part dévoilé à 16h00, de même que l'indice de la Fed de Philadelphie pour septembre. Le consensus vise respectivement un repli de 0,1% et une remontée à -3,3.

Selon un intervenant, l'indice 'Philly Fed' sera le plus important de l'après-midi : 'un léger déclin est attendu cette fois ci', indique-t-il, après une baisse plus marquée le mois précédent.


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