L'Euro et le Dollar entrainés dans une puissante spirale baissière en cette veille de weekend depuis des propos tenus par Jerome Powell en fin d'après-midi et qui sont interprétés comme la preuve que la FED a déjà commencé à réfléchir au calendrier de son 'pivot' monétaire (que les marchés situent désormais mi-mars ou début mai au plus tard).
Le Dollar Index décroche de -0,35% vers 103,15 (il était stable en 'hebdo' la veille) et ne rebascule pas sous les 103 parce que l'Euro chute encore plus lourdement face à tous les devises.

Et pourquoi l'euro est-il entrainé à la baisse de façon quasi identique (il perd 0,5% face au billet vert cette semaine) ?

Parce que depuis que l'OCDE a réduit ses prévisions de croissance en Europe (et à 0,8% contre 1,2% en France, à 0% en Allemagne qui sont toutes 2 en récession), l'idée germe que la BCE pourrait -face à l'urgence d'empêcher une stagflation- baisser ses taux avant la FED.

Le Dollar et l'Euro reculent également du fait d'une chute de leur rémunération par rapport au Yen (+0,9% face au $ et +0,95% face à l'euro).

Le '10 ans' US se détend de -8Pts vers 4,25% (soit -22Pts en hebdo) et les dettes souveraines européennes effacent jusqu'à -10Pts ce vendredi : le Bund se détend de -10% vers 2,35%, soit -29Pts sur la semaine écoulée... ce qui reste 'raccord' avec la baisse de l'inflation et la prévision d'une récession outre-Rhin au 2ème semestre 2023 et au moins durant le 1er semestre 2024.

Nos OAT effacent également -10,5Pts à 2,925% (soit -28Pts hebdo et -64Pts depuis le 26 octobre, début du rallye boursier historiqyue) alors que la France bat un record d'endettement et de déficit (-177.7MdsE à fin octobre) et pourrait voir sa dette dégradée par 'S&P' (manifestement, personne n'y croit).
Les BTP italiens font encore plus fort avec -13Pts à 4,10% ce 1er décembre et -30Pts hebdo, et surtout -75Pts depuis le 26 octobre, comme si la BCE allait réduire de façon certaine le loyer de l'argent par 3 fois d'ici 9 ou 12 mois.
Contraste une nouvelle fois flagrant avec les 'Gilts' britanniques qui ne se détendent que de seulement -3Pts à 4,184%... et dont le rendement s'installe au-dessus de celui des BTP ou du '10 ans' grec.
La Livre en profite pour reprendre +0,7% face au $ et à l'Euro.

Aux Etats Unis, Goldman Sachs estime à plus de 50% la probabilité que la FED baisse ses taux dès le mois de mars 2024, ce à quoi Jerome Powell a répondu ce vendredi qu'il est 'prématuré d'évoquer une baisse de taux (il faudra aligner des chiffres favorables durant plusieurs mois) et confirme qu'une hausse reste sur la table... mais il n'est manifestement pas cru et ses propos relèvent de la pure rhétorique.

Notons que Goldman Sachs voit le pétrole évoluer entre 80 et 100$ en 2024, ce qui signifie que la baisse des prix de l'énergie ne sera plus le moteur d'une baisse de l'inflation l'an prochain.

Côté chiffres, la contraction de l'industrie manufacturière aux Etats-Unis s'est ralentie en novembre,selon l'enquête mensuelle 'ISM' (Institute for Supply Management) publiée ce vendredi.

L'indice est ressorti parfaitement inchangé le mois dernier à 46,7, au même niveau qu'en octobre, alors que les économistes l'attendaient en hausse à 47,8.
Le sous-indice des nouvelles commandes a augmenté à 48,3 après 45,5 le mois précédent, toujours en zone de contraction (sous le seuil de 50 points), tandis que celui mesurant l'emploi s'est replié à 45,8 contre 46,8 en octobre.
Publié un peu plus tôt, l'indice PMI manufacturier publié par S&P Global est ressorti à 49,4 en définitive pour le mois écoulé, conformément à son estimation 'flash' et après 50 pour octobre.

Dans le même registre des précurseurs d'activité industrielle, les investisseurs ont pris connaissance ce matin de l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière de la zone euro, produit par S&P Global
Celui-ci s'est redressé de 43,1 en octobre à 44,2 en novembre, son plus haut niveau depuis mai dernier, mais signale encore une forte contraction du secteur.

Les données mettent de nouveau en évidence des replis de l'activité, des nouvelles commandes, du volume des achats et des stocks, mais les perspectives d'activité se sont redressées.

Parallèlement, les prix des achats ont de nouveau fortement baissé... ce qui devrait amener à une réflexion sur les 'marges' et le 'pricing power' des entreprises en 2024, après les hausses de prix 'opportunistes' passées en 2021, 2022 et début 2023.

Copyright (c) 2023 CercleFinance.com. Tous droits réservés.