(Actualisé avec revendication d'Ajnad Misr, §§ 4, 5)

LE CAIRE, 30 juin (Reuters) - Deux policiers égyptiens ont été tués lundi par l'explosion de deux bombes aux abords du palais présidentiel au Caire alors que l'Egypte célébrait le premier anniversaire des manifestations géantes qui ont conduit au renversement du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée.

Un policier a d'abord été tué lorsqu'une première bombe a explosé tandis que les forces de l'ordre étaient en train de désamorcer un autre engin découvert à un carrefour proche du palais présidentiel. Cette explosion a fait plusieurs blessés dans les rangs de la police, rapporte le ministère de l'Intérieur.

Un peu plus tard, un second policier est mort dans des circonstances similaires, toujours près du palais présidentiel, lorsqu'une bombe a explosé alors que des artificiers tentaient de la désamorcer, ont rapporté la télévision publique et des sources proches des services de sécurité.

Le mouvement Ajnad Misr ("Soldats de l'Egypte") a revendiqué ces deux attentats dans un communiqué. "Dieu a permis le succès de notre entreprise en conduisant les responsables de la sécurité dans le piège que nous leur avions préparé au palais présidentiel", écrit le groupe sur son compte Twitter.

"En visant la forteresse des massacreurs, nous montrons que c'est en fait une cible facile (...) et aussi que ce régime peut tomber facilement", ajoute Ajnad Misr.

Il y a quelques jours, le groupe avait revendiqué la pose de plusieurs bombes dans le même secteur. Il avait par la suite renoncé à les mettre à feu pour épargner les civils mais n'avait pu les récupérer et avait diffusé une mise en garde.

L'organisation s'est fait connaître en janvier. Ses membres ont pris les armes après l'éviction de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, déposé par l'armée le 3 juillet 2013, et la répression meurtrière qui s'est abattue sur ses partisans.

Abdel Fattah al Sissi, qui était à la tête de l'armée avant de se faire élire président fin mai, a dénoncé dans une allocution télévisée le "terrorisme noir" qui menace la stabilité de l'Egypte.

"En ce jour, premier anniversaire de la révolution du 30 juin, le terrorisme noir essaie encore de résister à la volonté des Égyptiens, à leurs espoirs et à leurs aspirations", a-t-il déclaré.

Mercredi, huit personnes ont été blessées par des bombes artisanales déposées dans quatre stations de métro et un tribunal du nord de la capitale. Il s'agissait des premiers attentats commis au Caire depuis l'investiture d'Abdel Fatah al Sissi, qui a pris ses fonctions 8 juin.

Le ministère de l'Intérieur a précisé lundi que 255 policiers égyptiens avaient été tués dans des attentats et des attaques depuis août dernier. (Maggie Fick, avec Ali Abbdelaty et Stephen Kalin; Jean-Philippe Lefief, Bertrand Boucey, Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français)