ISTANBUL, 2 novembre (Reuters) - Un groupe de militants pro-palestiniens s'est embarqué de Turquie vers la bande de Gaza à bord de deux navires, dans l'espoir de franchir le blocus naval imposé par la marine israélienne, ont annoncé mercredi les organisateurs du projet.

Les 27 militants ayant pris place à bord sont originaires d'Australie, du Canada, d'Irlande et des Etats-Unis et certains sont Palestiniens.

"Le navire canadien Tahrir et le navire irlandais Saoirse ont rejoint les eaux internationales et lancé l'opération 'Vague de liberté pour Gaza'. Les navires sont partis de Turquie et se trouvent en mer Méditerranée", ont annoncé les membres du collectif Ustogaza dans un communiqué envoyé par courriel.

Un responsable du ministère turc des Affaires étrangères a confirmé l'appareillage du Tahrir et du Saoirse de la côte Sud de la Turquie. Il a précisé que les deux bateaux avaient demandé la permission de se rendre sur l'île grecque de Rhodes.

Il a précisé que les deux embarcations ne battaient pas pavillon turc et qu'aucun passager ni membre d'équipage n'était de nationalité turque.

"NOUS PRENDRONS LES MESURES NÉCESSAIRES"

Un responsable du gouvernement israélien a de son côté déclaré à Reuters que l'armée empêcherait les deux navires de rejoindre la côte de Gaza.

"Ils ne seront pas autorisés à franchir le blocus. Le blocus est en place et aucune exception ne sera faite. Nous suivons la situation. S'ils tentent effectivement de franchir le blocus, nous prendrons les mesures nécessaires", a déclaré ce responsable sous le sceau de l'anonymat.

Les relations entre Israël et la Turquie sont tendues depuis que l'Etat juif a refusé de présenter des excuses pour la mort de neuf Turcs lors de l'assaut par des commandos du bateau Mavi Marmara en 2010.

Une autre flottille avait pris la direction de Gaza en juin, mais les neuf navires qui la composaient ont été interceptés ou empêchés de quitter le port.

Le Saoirse est l'une des embarcations qui avaient alors été endommagées avant même d'avoir appareillé. L'eurodéputé irlandais Paul Murphy, qui faisait déjà partie de l'équipage à l'époque, est de nouveau à bord.

"Ce navire est une nouvelle réponse à l'appel du peuple de Gaza, afin d'essayer de briser le blocus qui les étouffe", a écrit Murphy dans une note de blog.

L'organisation Ustogaza cite quant à elle plusieurs Américains présents à bord du Tahrir.

"Nous portons l'inspiration du Printemps arabe et du mouvement mondial 'Occupy', qui demandent la liberté et la justice. Quand les gouvernements échouent, la société civile doit agir. En tant qu'Américains, nous sommes lassés du soutien inconditionnel de notre pays à Israël, y compris dans ses actions violentes, illégales ou oppressives", affirme ainsi Ann Wright, présentée comme une ex-diplomate et officier de l'US Army.

Le blocus israélien de la bande de Gaza est en place depuis que le Hamas en a pris le contrôle, à l'été 2007. (Simon Cameron-Moore, Gregory Schwartz pour le service français)