par Nicola Leske

L'allemand Deutsche Telekom a ainsi annoncé vendredi s'attendre à un résultat stable en 2011, après avoir subi une baisse de ses bénéfices au quatrième trimestre.

L'opérateur de téléphonie a annoncé viser cette année un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 19,1 milliards d'euros, contre 19,5 milliards en 2010 et prévoit également de générer un free cash flow d'au moins 6,5 milliards d'euros.

L'Ebitda au quatrième trimestre a atteint 4,5 milliards d'euros, soit une baisse de 10,3%, alors que les analystes attendaient en moyenne 4,65 milliards d'euros.

Le chiffre d'affaires a quant à lui chuté de 4,5%, à 15,48 milliards d'euros, conformément aux attentes. Deutsche Telekom dit vouloir verser un dividende de 0,70 euro par action, inférieur à celui de 0,78 euro payé en 2009.

"Nous devons faire face aux vents contraires de la conjoncture économique, des impôts supplémentaires dans plusieurs pays et une compétition sévère", constate vendredi le président du directoire Rene Obermann dans un communiqué.

TELECOM ITALIA CONVAINC LES ANALYSTES

De la même manière, l'espagnol Telefonica, l'italien Telecom Italia et le belge Belgacom ont subi l'impact de la régulation du secteur et, surtout dans le cas espagnol, de la situation macroéconomique.

La plupart des opérateurs européens ont tenté de compenser la croissance molle dans leur marché national par des acquisitions à l'étranger, en général sans grand succès.

Les ventes de Deutsche Telekom en Allemagne ont évité la contraction au quatrième trimestre grâce notamment aux ventes de smartphones.

En revanche, le bénéfice et le chiffre d'affaires de ses activités dans le sud-est de l'Europe ont diminué de plus de 10%, en raison des difficultés économiques en Grèce et en Roumanie, ainsi que des mesures de dérégulation dans d'autres pays.

Aux Etats-Unis, les résultats de sa filiale T-Mobile USA, jadis moteur de croissance du groupe, semblent s'être stabilisés, mais le nombre de nouveaux abonnés a déçu les analystes, et le titre a plongé.

Vers 11h00 GMT, le titre Deutsche Telekom perdait 1,71% à 9,75 euros alors que l'indice sectoriel avançait de 0,06%.

Les résultats de Deutsche Telekom n'ont guère enthousiasmé le marché, contrairement aux annonces formulées par Telecom Italia et Telefonica.

L'opérateur italien s'est attiré les louanges des analystes en promettant vendredi d'augmenter ses liquidités, de réduire sa dette et d'augmenter le dividende sur les trois prochaines années.

Selon Robin Bienenstock, analyste chez Bernstein Research, cet objectif est "modeste, tout à fait réalisable" et "prudent" à la lumière du contexte macro-économique en Italie.

"Nous pensons que l'entreprise peut faire mieux que ça", a-t-elle déclaré, soulignant que Telecom Italia n'aurait pas besoin d'autant d'investissements dans les infrastructures ces trois prochaines années.

L'action Telecom Italia s'appréciait de 4,68% à 1,095 euro.

TELEFONICA OPTIMISTE MALGRÉ TOUT

Telefonica a pour sa part publié des résultats plus mauvais qu'attendu, en raison des fortes difficultés éprouvées sur son marché national.

L'effondrement de la bulle immobilière espagnole a fortement affecté ses résultats en accroissant l'endettement des ménages espagnols, qui se tournent en outre vers de nouveaux opérateurs.

Le groupe a toutefois annoncé viser une hausse de 2% de son bénéfice cette année.

Javier Borrachero, de Kepler Capital Markets, a déclaré que cet objectif était légèrement supérieur à son estimation de 1,8%. "S'ils y parviennent alors que l'Espagne devrait rester pauvre cette année, ce sera tout à fait honnête", a-t-il dit.

L'action Telefonica avançait de 1,36% à 18,245 euros.

En Belgique, l'opérateur historique Belgacom a estimé que l'impact de la régulation du secteur serait en 2011 le même qu'en 2010, et qu'il espérait pouvoir maintenir son dividende.

Belgacom prévoit que son bénéfice net diminuera de 2% au plus, en raison de la demande des instances de régulation d'abaisser le coût des appels passés depuis l'étranger avec un mobile.

Belgacom gagnait 0,28%, à 27,325 euros.

Avec Sarah Morris à Madrid, Lisa Jucca à Milan et Robert-Jan Bartunek à Bruxelles, Gregory Schwartz pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten