ADDIS ABEBA, 31 octobre (Reuters) - l'Unité pour la démocratie et la justice (UDJ), la principale coalition éthiopienne d'opposants, a annoncé jeudi que 150 de ses membres avaient été illégalement détenus et malmenés par les forces de sécurité entre juin et septembre.

L'Ethiopie, considérée par les Etats-Unis et l'Union européenne comme un allié de poids contre les groupes djihadistes dans la corne de l'Afrique, est accusée par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme de réprimer l'opposition.

Dans un rapport publié jeudi, l'UDJ, dont est issu le seul opposant siégeant actuellement au parlement éthiopien, fait état d'"horribles violations des droits" contre ses partisans.

"Cent cinquante membres et sympathisants du parti ont subi de sévères passages à tabac, des détentions illégales et des enlèvements par des responsables de la police et de la sécurité", a dit Negasso Gidada, président du parti, qui a été chef d'Etat éthiopien de 1995 à 2001.

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a déclaré en octobre que l'Ethiopie avait accru les mesures de répression depuis les violences consécutives aux élections législatives de 2005, à l'issue desquelles quelque 200 personnes avaient été tuées.

Le scrutin avait officiellement permis à l'opposition de recueillir 174 sièges, mais la majorité de ses membres ont refusé de les occuper, jugeant les élections truquées. (Aaron Maasho; Julien Dury pour le service français)