BEYROUTH, 16 novembre (Reuters) - A en croire l'opposition syrienne, un groupe de rebelles sunnites affiliés à Al Qaïda a décapité l'un de leurs combattants blessé après l'avoir pris par erreur pour un chiite enrôlé dans le camp du président Bachar al Assad.

Une vidéo mise en ligne samedi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) montre deux membres de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) brandissant une tête coupée devant une foule à Alep, dans le nord de la Syrie, en affirmant qu'il s'agissait d'un chiite irakien combattant dans les rangs des proAssad.

Le président de l'OSDH, Rami Abdelrahman, a précisé que l'homme décapité avait été par la suite identifié par le groupe Ahrar al Cham, allié à l'EIIL, comme étant un certain Mohamed Marrouch, l'un de ses combattants.

"(L'EIIL) a reconnu avoir tué le rebelle et avoir arrêté un Tunisien qui lui a coupé la tête"', a dit le président de l'OSDH selon qui le ressortissant du Maghreb a été déféré devant un tribunal islamique de l'insurrection à Alep.

L'homme avait été blessé au combat à la périphérie de cette ville et amené dans un hôpital où des combattants de l'EIIL l'auraient entendu prononcer à plusieurs reprises le nom des deux imams les plus vénérés de l'islam chiite, Ali et Hussein, toujours d'après l'OSDH.

A Alep, des militants ont dit que Mohamed Marrouch a peut-être cru avoir été fait prisonnier par des miliciens proAssad et aurait alors prétendu être de confession chiite.

De nombreux chiites irakiens et libanais ont afflué en Syrie pour se battre contre les insurgés sunnites et pour le président Bachar al Assad dont le clan alaouite au pouvoir est issu du chiisme. (Oliver Holmes; Jean-Loup Fiévet pour le service français)