(Actualisé avec réaction de l'association des magistrats italiens, § 5-6)

MILAN, 11 mars (Reuters) - Plusieurs dizaines d'élus du Peuple de la liberté (PDL), la formation de centre droit de Silvio Berlusconi, ont manifesté lundi devant un tribunal de Milan contre les conditions du procès de l'ancien président du Conseil dans le cadre du "Rubygate".

L'homme d'affaires est accusé d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec une danseuse marocaine de boîte de nuit, Karima El Mahroug, mineure à l'époque des faits. Il dément tout acte illégal.

Les députés du PDL ont manifesté après que les magistrats ont ordonné d'examiner l'état de santé de Silvio Berlusconi, qui a invoqué une inflammation de l'oeil gauche pour ne pas comparaître à l'audience lundi.

"Nous considérons que c'est un scandale et que ce n'est pas digne du fonctionnement normal de la justice dans un pays civilisé. C'est extrêmement grave", a déclaré Angelino Alfano, secrétaire du Peuple de la liberté.

Le président de l'Association nationale des magistrats, Rodolfo Sabelli, a rejeté les accusations de "justice politisée" proférées par des cadres du PDL.

"La magistrature n'est pas une organisation politique, ce que les magistrats font n'est pas politique, et leurs objectifs ne sont pas politiques", a-t-il dit à la chaîne de télévision SkyTG24.

L'audience prévue lundi devait être l'une des dernières dans l'affaire du "Rubygate". Le verdict est attendu le 18 mars.

Samedi, des experts médicaux agréés par le tribunal ont déjà jugé Silvio Berlusconi apte à comparaître à l'audience d'un autre procès en appel pour fraude fiscale en dépit de son hospitalisation, la veille, pour un problème oculaire.

L'étau judiciaire se resserre autour du "Cavaliere", condamné la semaine dernière à un an de prison dans le cadre d'une affaire de violation du secret de l'instruction relative à un scandale bancaire remontant à 2005. (voir )

Les convocations judiciaires de Silvio Berlusconi interviennent par ailleurs en pleines tractations pour former un gouvernement après les élections législatives des 24 et 25 février.

L'alliance de centre droit de Silvio Berlusconi est le deuxième bloc représenté au parlement, mais la coalition de centre gauche emmenée par le Parti démocrate, arrivée en tête à la Chambre des députés, a refusé tout accord avec elle pour former un gouvernement. (Sara Rossi, Hélène Duvigneau pour le service français, édité par Henri-Pierre André)