PARIS, 15 janvier (Reuters) - Des Maliens ont donné à leur enfant le nom du militaire français tué vendredi au cours d'un raid contre des rebelles islamistes, a annoncé mardi le ministre des Affaires étrangères du Mali lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

"Le chef de bataillon Damien Boiteux qui va être enterré samedi a vu son nom donné déjà à deux garçons dans le nord du Mali", a indiqué Tièman Hubert Coulibaly devant la commission des Affaires étrangères.

Jean-Marc Ayrault a présidé mardi aux Invalides une cérémonie d'hommage national à l'officier.

Le ministre malien, qui répondait à une question sur la permanence du système dit de la "Françafrique", a fait valoir que cette expression relevait "d'un autre âge" au vu de la popularité dont bénéficie la France dans le pays après la décision de François Hollande d'y intervenir militairement.

"L'acte que la France a posé revêt une signification incroyable pour nous autres : vous savez, les Maliens aujourd'hui, ils s'arrachent les drapeaux français et les mettent sur les mobylettes, vous vous rendez compte de ce que c'est ?", a-t-il demandé aux parlementaires français.

"Je n'ai pas de complexe, je n'ai pas été colonisé", a-t-il ajouté.

Inspirée par Jacques Foccart, le "M. Afrique" du gaullisme, la "Françafrique" avait pour but de permettre à la France de demeurer influente sur le continent africain en soutenant des régimes dictatoriaux. (Julien Ponthus, édité par Sophie Louet)